
Le ministère syrien des Affaires étrangères a accusé, dimanche, des “milices armées hors-la-loi” affiliées au dignitaire druze Hikmat al-Hijri d’avoir, une fois de plus, bloqué l’entrée d’un convoi humanitaire dans la province de Suwayda. Ce convoi était accompagné de trois ministres syriens ainsi que du gouverneur local.
Dans un communiqué officiel, le ministère a dénoncé l’entrave à l’acheminement de fournitures médicales et d’aides essentielles soutenues par des organisations locales et internationales, alertant sur les “graves conséquences sécuritaires” que pourrait engendrer cette situation.
D’après les autorités syriennes, les premières tentatives de faire parvenir l’aide ont débuté mercredi, après une nette détérioration de la sécurité à Suwayda, aggravée par des frappes israéliennes sur le territoire syrien.
Seuls quelques véhicules du Croissant-Rouge arabe syrien ont été autorisés à franchir les barrages, selon le ministère.
Pourtant, le ministère de la Santé avait envoyé une aide médicale jugée “urgente” dans le cadre d’un cessez-le-feu annoncé dans la région, profitant de l’ouverture de couloirs sécurisés. Selon l’agence officielle SANA, cette aide comprenait 20 ambulances, des équipes médicales spécialisées, ainsi que d’importants stocks de médicaments.
Toujours selon SANA, Hikmat al-Hijri a explicitement refusé l’accès à la délégation gouvernementale, n’autorisant que le passage du Croissant-Rouge. Le convoi officiel a donc été contraint de rebrousser chemin vers Damas.
La veille, le ministère de la Santé avait pourtant annoncé l’envoi immédiat d’une aide humanitaire après que le ministère de l’Intérieur a confirmé le retrait total des combattants tribaux de Suwayda et la fin des affrontements dans les zones urbaines.
Le porte-parole du ministère, Noureddine al-Baba, a indiqué que ce déploiement humanitaire avait été rendu possible grâce à la présence renforcée des forces de sécurité dans les régions nord et ouest de Suwayda.
Par la suite, la présidence syrienne a déclaré un cessez-le-feu général et immédiat, avertissant que toute violation serait considérée comme une “atteinte à la souveraineté nationale” et traitée conformément à la Constitution.
Dans ce climat de tensions, Israël a intensifié mercredi ses frappes sur quatre provinces syriennes, visant notamment l’état-major de l’armée et les abords du palais présidentiel à Damas, justifiant ses actions par la “protection de la minorité druze”.
Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad fin 2024, Israël a multiplié ses incursions dans le sud de la Syrie. Damas y voit une tentative d’imposer un statu quo séparatiste, en dépit des assurances répétées des autorités syriennes quant à la préservation des droits de toutes les composantes nationales.