
Le ministère syrien de la Santé a envoyé, dimanche, un convoi médical d'urgence à Suwayda, alors qu'un calme précaire est revenu dans cette province du sud, conformément au cessez-le-feu récemment négocié.
Selon l'agence officielle d'information, SANA, le convoi comprend 20 ambulances, des équipes médicales spécialisées, ainsi que d'importantes quantités de médicaments et de fournitures d'urgence.
Ce convoi humanitaire a été organisé en coordination avec les ministères de la gestion des urgences, des affaires sociales et des organisations onusiennes concernées.
Le ministre de la Santé, Musab Al-Ali, a indiqué que le convoi était prêt depuis plusieurs jours, mais son départ avait été retardé en raison des frappes israéliennes.
Il a précisé que son acheminement n'a été possible que dimanche, après que les forces de sécurité syriennes ont évacué les combattants tribaux et mis en œuvre le cessez-le-feu annoncé samedi par la présidence.
Le ministre de l'Intérieur, Anas Khattab, a confirmé que la situation à Suwayda commençait à se stabiliser, notamment après le déploiement des forces de sécurité intérieure (FSI) dans les régions nord et ouest.
La tension était montée plus tôt lorsque Hikmat al-Hijri, l'un des principaux chefs religieux druzes de Suwayda, a refusé qu'une délégation gouvernementale accompagne le convoi dans la province. Seul le Croissant-Rouge arabe syrien a été autorisé à livrer l'aide, tandis que la délégation officielle est repartie à Damas.
La déclaration du cessez-le-feu, samedi, a suivi l'annonce, par le ministère de l'Intérieur, du retrait total des combattants tribaux de Suwayda et de l'arrêt des hostilités dans la ville.
Le porte-parole du ministère, Noureddin al-Baba, a affirmé que les forces de sécurité avaient réussi à mettre en œuvre le cessez-le-feu et à sécuriser les zones nord et ouest de la province, mettant fin aux affrontements urbains.
Dans une déclaration télévisée, le ministre de l'Information, Hamza al-Mustafa, a exposé les trois étapes prévues : rétablir la sécurité grâce aux FSI dans les zones rurales et les axes principaux, ouvrir les corridors humanitaires entre Suwayda et Deraa, puis relancer progressivement les institutions étatiques et les services de maintien de l'ordre.
Cependant, la majorité des chefs druzes en Syrie ont publiquement rejeté toute ingérence étrangère et réaffirmé leur attachement à l'unité de l'État syrien.
Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre dernier, Israël a intensifié sa campagne aérienne en Syrie et déclaré la fin de la zone tampon instaurée par l'accord de désengagement de 1974.
Assad, qui dirigeait la Syrie depuis près de 25 ans, s'est réfugié en Russie, mettant fin au régime du Baas en place depuis 1963.
Une nouvelle administration de transition, dirigée par le président Ahmad al-Charaa, a été mise en place en janvier.