L'agence onusienne affirme recevoir des témoignages de famine de ses employés à Gaza, où les pénuries alimentaires s'aggravent malgré un assouplissement partiel du blocus.
L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a tiré la sonnette d’alarme lundi, affirmant recevoir "des messages désespérés faisant état de famine" de la part de ses employés dans la bande de Gaza, ravagée par la guerre.
L'ONU et de nombreuses ONG ont à plusieurs reprises alerté sur un risque élevé de famine dans l’enclave palestinienne assiégée par Israël, plus de 21 mois après le déclenchement du conflit à la suite de l’attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre 2023.
Selon les témoignages de médecins, de membres de la Défense civile de Gaza et de Médecins Sans Frontières (MSF), les cas de malnutrition se sont fortement multipliés ces derniers jours.
Dans un message publié sur X, l’Unrwa a indiqué que les pénuries alimentaires avaient fait grimper les prix des denrées de base par un facteur 40. L’agence a exhorté:
"Levez le siège et laissez l’aide humanitaire entrer en toute sécurité et à grande échelle"
, affirmant disposer de stocks alimentaires suffisants, situés à l'extérieur de Gaza, pour nourrir plus de deux millions de personnes pendant trois mois.
Israël totalement imposé à Gaza le blocus qui a provoqué de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de produits essentiels.
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a signalé 18 décès liés à la faim entre samedi et dimanche. Le directeur de l’hôpital al-Chifa, Mohammed Abou Salmiya, a déclaré:
"Les bébés de moins d’un an souffrent d’un manque de lait, ce qui entraîne une perte de poids importante et une baisse de leur immunité."
Israël a cependant nié lundi toute restriction à l'entrée de produits pour nourrissons.
"Il n’y a aucune interdiction ou restriction à l’entrée de lait maternisé ou d’aliments pour bébés à Gaza"
, a assuré sur X le Cogat, l’organisme israélien en charge des affaires civiles dans les Territoires palestiniens.
Depuis l'attaque du 7 octobre, 1.219 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées côté israélien, selon un décompte de l’AFP basé sur des sources officielles. En riposte, Israël a mené une offensive militaire de grande ampleur qui a causé la mort d’au moins 58.895 personnes, en majorité des civils, selon les autorités de Gaza, des chiffres jugés crédibles par l’ONU.
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