Le deuil et la colère en Grèce après la catastrophe ferroviaire meurtrière

11:503/03/2023, الجمعة
MAJ: 3/03/2023, الجمعة
AFP
Crédit Photo: Sakis MITROLIDIS / AFP
Crédit Photo: Sakis MITROLIDIS / AFP

Traduit devant la justice, le chef de gare, âgé de 59 ans, poursuivi pour "homicides par négligence" et pour avoir provoqué des "blessures corporelles", a avoué son "erreur".

Entre douleur et colère, les Grecs vont à nouveau manifester vendredi, au troisième jour de deuil national observé dans un pays traumatisé par la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts, dont beaucoup de jeunes étudiants.


Dans la capitale et dans toutes les villes de Grèce, la population est appelée à manifester en silence vendredi soir sur le thème
"Nous pleurons nos morts, nous demandons la vérité".

La fureur des Grecs ne devrait pas tarir malgré le mea culpa du gouvernement sur les défaillances
"chroniques"
du réseau ferroviaire qui ont conduit à la tragédie, l'une des plus graves qu'a connu la Grèce.

Les cheminots aussi sont appelés à la grève vendredi, pour la deuxième journée consécutive. La confédération des syndicats du rail dénonce
"le manque de respect dont ont fait preuve les gouvernements au fil du temps envers les chemins de fer grecs, ce qui a conduit"
à cette catastrophe.

Les Grecs sont éplorés à l'image de ce drapeau grec, aux rayures blanches brisées comme des wagons démembrés, qui s'affiche dans un fond noir sur les réseaux sociaux.


"Tragédie indescriptible"

"Nous vivons une tragédie indescriptible, nous pleurons la perte injuste de dizaines de personnes, principalement des jeunes, nous demandons la vérité"
, peut-on lire dans l'appel à la manifestation silencieuse, vendredi soir.

La population veut comprendre pourquoi un train transportant 342 passagers et dix cheminots a pu être autorisé à emprunter la même voie unique qu'un convoi de marchandises.


Les trains ont en effet circulé plusieurs kilomètres sur la même voie reliant Athènes à Thessalonique (nord), les deux plus grandes villes grecques, avant de se heurter de plein fouet mardi peu avant minuit, causant la mort d'au moins 57 personnes, selon la police.


"Pourquoi la Grèce n'apprend-elle qu'après les tragédies?",
demande vendredi en Une le journal Ta Nea (gauche).

A Thessalonique, la deuxième ville du pays, quelque 2.000 manifestants ont protesté jeudi soir, les visages graves et sévères, laissant ponctuellement éclater leur colère à coups de jets de pierre et de cocktails Molotov.


"Ce n'est pas une erreur mais un crime",
écrivait en Une jeudi le Journal des rédacteurs (gauche).

"Les morts de Tempé réclament des réponses",
titrait quant à lui le libéral Kathimerini, en référence à l'endroit, près de la ville de Larissa (centre), où la collision meurtrière s'est produite.

Le porte-parole du gouvernement a assuré jeudi que
"l'erreur"
avait
"été avouée par le chef de gare lui-même"
et son avocat a confirmé qu'il
"reconnaissait ce qu'il avait fait".

Il risque la prison à vie si sa culpabilité est établie.

Des médias, dont la chaîne publique de télévision ERT, mettaient toutefois en avant son manque d'expérience puisque, selon leurs informations, il avait été nommé à ce poste il y a quarante jours seulement après avoir travaillé au ministère de l'Education et suivi pour ses nouvelles fonctions une formation de trois mois.


À lire également:





#Grèce
#accident trains
#morts