L'Italie accueille lundi à Rome un sommet des dirigeants africains où la Première ministre Giorgia Meloni a annoncé un important plan d'aide au continent en échange d'une coopération accrue en matière de migrations, une approche "d'égal à égal" qui peine à convaincre ses détracteurs.
Enjeu de cette conférence: présenter le "plan Mattei", du nom d'Enrico Mattei, fondateur de l'Eni (le géant énergétique public italien), qui, dans les années 1950, préconisait un rapport de coopération avec les pays africains, en les aidant à développer leurs ressources naturelles.
L'Italie, qui préside cette année le G7, s'est engagée à faire du développement de l'Afrique un thème central de son mandat, en partie pour accroître son influence sur un continent où des puissances telles que la Chine, la Russie, la Türkiye, l'Inde et le Japon ont accru leur poids politique.
Des représentants de plus de 25 pays sont arrivés au Sénat, aux côtés des représentants des agences des Nations unies, ainsi que d'institutions internationales comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU.
Mais des experts avancent que l'Italie pourrait avoir du mal à obtenir le soutien de l'Union européenne qui a déjà présenté un plan d'aide à l'Afrique de 150 milliards d'euros en 2022.
Réadmission de migrants
Arrivée au pouvoir en 2022 sur un programme anti-migrants, la cheffe du gouvernement italien espère faire de l'Italie un pont entre l'Europe et l'Afrique, en assurant à la première de nouvelles voies d'approvisionnement en ressources énergétiques et à la seconde des investissements massifs.
La France et la Chine en 2021, puis la Russie en 2023, ont également organisé des sommets avec l'Afrique.
Malgré les engagements de la dirigeante italienne à stopper les bateaux en provenance d'Afrique du Nord, les débarquements en Italie ont fortement augmenté depuis son entrée en fonction, passant de quelque 105.000 migrants en 2022 à près de 158.000 en 2023.
Et depuis le début de l'année, prés de 100 migrants sont déjà morts ou portés disparus, a annoncé lundi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).