L’opposition israélienne rejette l’appel de Trump, soutenu par l’extrême droite, à abandonner les charges contre Netanyahu

La rédaction avec
16:5626/06/2025, jeudi
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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'adresse à l'assemblée lors d'une session du Parlement israélien (Knesset) à son siège à Jérusalem, le 11 juin 2025.
Crédit Photo : Menahem KAHANA / AFP
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'adresse à l'assemblée lors d'une session du Parlement israélien (Knesset) à son siège à Jérusalem, le 11 juin 2025.

Alors que les partis d’opposition israéliens ont rejeté l’appel du président américain Donald Trump visant à abandonner les poursuites pour corruption contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, plusieurs ministres d’extrême droite se sont déclarés favorables à cette idée.

“Avec tout le respect que je dois à Trump, il ne devrait pas interférer dans un processus judiciaire d’un pays souverain”
, a déclaré Yair Lapid, chef de l’opposition, dans une interview au journal Yedioth Ahronoth jeudi. Il a estimé que cette déclaration de Trump visait à compenser Netanyahu parce que
“Trump compte faire pression sur lui au sujet de Gaza pour qu’il mette fin à la guerre. C’est typique de lui”.

Dans un message publié mercredi sur son réseau Truth Social, Trump a qualifié Netanyahu de “guerrier” et qualifié son procès de “chasse aux sorcières”, affirmant qu’il devrait être annulé.


Gilad Kariv, député du Parti travailliste (opposition), a réagi sur X:
“Personne n’est au-dessus de la loi, pas même un Premier ministre.”

Même Ariel Kellner, député du Likoud (le parti de Netanyahu), s’est opposé à l’ingérence américaine:
“En principe, je rejette toute ingérence politique étrangère dans les affaires internes d’Israël. Il serait temps que notre système judiciaire fasse son introspection.”

De son côté, Netanyahu a remercié Trump pour son soutien via son compte officiel X, et a demandé la suspension de son procès pour deux semaines afin de se consacrer aux développements sécuritaires et régionaux majeurs, selon Yedioth Ahronoth.


Soutien de l’extrême droite


L’appel de Trump a en revanche reçu un écho favorable auprès de plusieurs figures de l’extrême droite israélienne.


Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a déclaré sur X:
“Israël est un État souverain, mais Trump a raison. Il est temps d’annuler cette condamnation absurde orchestrée par l’État profond pour renverser la démocratie. Une réforme judiciaire urgente s’impose.”

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a également soutenu l’appel de Trump, suggérant de clore l’affaire par un accord de plaider-coupable:
“Pendant que l’accusation préparait les contre-interrogatoires, Netanyahu préparait une opération historique en Iran.”

Le président Isaac Herzog s’est dit également favorable à un accord, dans le respect de l’État de droit démocratique et de l’indépendance du pouvoir judiciaire.


Le ministre des Communications Shlomo Karhi a soutenu l’annulation du procès, affirmant qu’il a “nui à la sécurité nationale”. L’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, a simplement déclaré:
“Je dis amen aux propos de Trump. Je les laisse parler d’eux-mêmes.”

Simcha Rothman, député du Parti sioniste religieux (extrême droite), a proposé de mettre fin au procès en déposant un projet de loi visant à son arrêt.


Netanyahu est poursuivi dans trois affaires distinctes, connues sous les noms de dossiers 1000, 2000 et 4000, portant sur des accusations de corruption, fraude et abus de confiance. Il nie toutes les charges, les qualifiant de “fausses”.


Le procès de Netanyahu, ouvert le 24 mai 2020, fait de lui le premier chef de gouvernement israélien en exercice à comparaître en tant que prévenu dans un procès pénal.


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