Crédit Photo : Luis TATO / AFP
Un manifestant transporte des pierres devant des barricades en feu alors que des affrontements éclatent avec les forces de sécurité malgaches lors d'une manifestation réclamant des réformes constitutionnelles à Antananarivo, le 7 octobre 2025.
Au moins un millier de personnes étaient réunies jeudi à Antananarivo à l'appel du collectif instigateur de la contestation à Madagascar commencée le 25 septembre, repoussées par des gaz lacrymogènes, a constaté une équipe de l'AFP dans la capitale.
Plusieurs personnes ont été arrêtées, selon l'équipe AFP.
Madagascar est le théâtre depuis le 25 septembre d'un mouvement de protestation qui dénonçait au départ les coupures incessantes d'eau et d'électricité et s'est mué depuis en une contestation plus large, notamment du président Andry Rajoelina, 51 ans.
Les promesses du président ne suffisent pas à éteindre le mouvement, braqué par les premières nominations au ton sécuritaire dans le nouveau gouvernement.
Dans le centre de la capitale de cette île particulièrement pauvre de l'océan Indien, au moins un millier de manifestants, pour certains équipés de masques à gaz et de plongée, étaient réunis à la mi-journée près du lac d'Anosy, un des points de ralliement.
"On vit toujours dans la galère. Le problème, c'est le système. Depuis qu'on a obtenu l'indépendance de la France (en 1960, NDLR), notre vie ne s'est pas améliorée"
, clame, parmi eux, Heritiana Rafanomezantsoa, 35 ans.
"Il y a un proverbe malgache qui dit 'les boeufs qui dorment ensemble ne se réveillent pas en même temps'. On veut que tout le peuple nous rejoigne"
, exhorte ce responsable de projet.
Après avoir adopté un ton conciliant et renvoyé tout son gouvernement, Andry Rajoelina a nommé un militaire Premier ministre, le général Ruphin Fortunat Dimbisoa Zafisambo, méconnu du grand public.
Estimant que le pays
"n'a plus besoin de perturbations"
, il a dévoilé comme premiers noms du casting gouvernemental les ministres des Armées, de la sécurité publique et de la gendarmerie avec pour mission affichée de rétablir l'ordre.
Au moins 22 personnes ont été tuées dans les manifestations et une centaine blessées, d'après un bilan le 29 septembre de l'ONU, des
d'après le chef de l'Etat jeudi.
"Il y a eu des pertes de vies humaines qui se chiffrent à 12, et l'ensemble de ces gens, ce sont des pilleurs, des casseurs"
, a-t-il affirmé au micro de la chaîne française Réunion la 1ère.
Autre nouveauté, alors que les manifestants arrêtés étaient auparavant libérés sans charge, 28 d'entre eux ont été présentés devant un juge au parquet, selon un communiqué mercredi d'un collectif d'avocats les défendant bénévolement.
Cinq d'entre eux ont été placés en détention provisoire dans la prison de Tsiafahy,
surpeuplé d'après Amnesty International.
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