
Usés par les coupures de courant répétitives et les factures d'électricité paradoxalement exorbitantes, de plus en plus de Pakistanais installent sur leurs toits des panneaux solaires, prenant de court le gouvernement éprouvé par des milliards de dollars de déficit.
Autrefois apanage des quartiers riches, le solaire se révèle depuis peu être la première source d'énergie nationale et a fait son apparition dans les quartiers moins favorisés, où les habitants se serrent la ceinture pour pouvoir se l'offrir.
Mme Salim n'est plus raccordée au réseau d'électricité depuis l'année dernière, lorsqu'elle a refusé de payer ses factures pour protester contre les pannes longues de 18 heures.
Au Pakistan, l'énergie solaire comptait pour moins de 2 % du mix énergétique en 2020 et 10,3 % en 2024, d'après des données rassemblées par le centre de réflexion Ember, spécialisé en énergie.
Le pays se rapproche ainsi de son objectif d'atteindre 60 % d'énergie renouvelable d'ici 2030.
Taxe sur les panneaux solaires
Les habitants ont fait ce choix du fait de leur grande frustration quant à l'énergie classique, inefficiente.
Mais cela inquiète le gouvernement, déjà affaibli par un déficit de huit milliards de dollars (6,8 milliards d'euros) dans le secteur de l'énergie.
"Déconnectés"
Dans la ville orientale de Sialkot, le fabricant de tenues de sécurité Hammad Nour a fait le pari du solaire en 2023, la "meilleure" décision qu'il ait prise lui ayant permis d'économiser un million de roupies (3.000 euros) par mois une fois le système rentabilisé.