Crédit Photo : BERTRAND GUAY / AFP
Cette photographie montre le logo du siège de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) à Paris, le 17 janvier 2025.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fait part, mardi, de son "profond regret" suite à la décision des États-Unis de se retirer de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Dans une déclaration transmise par son porte-parole, Stéphane Dujarric, Guterres a appelé les États membres souhaitant une réforme de l’organisation à rester engagés. Il a rappelé le rôle historique joué par les États-Unis depuis la création de l’agence onusienne.
"Le Secrétaire général regrette profondément ce retrait, à la lumière du rôle majeur que les États-Unis ont joué au sein de l’UNESCO depuis sa fondation"
, a indiqué Dujarric, précisant que le départ américain prendra effet le 31 décembre 2026.
Les États-Unis ont justifié leur décision par l’admission de la Palestine comme État membre, ainsi que par des désaccords persistants avec la politique étrangère américaine actuelle, centrée sur la doctrine "America First".
Interrogé sur les critiques du ministre israélien Gideon Sa’ar, qui a accusé les États membres de politiser les agences onusiennes et de
"cibler uniquement Israël"
, le porte-parole a défendu l’organisation.
"Soyons clair, le personnel du secrétariat des Nations unies ou les chefs d’agences ne peuvent être tenus responsables des déclarations faites par les délégations dans les organes décisionnels, ni des résolutions adoptées par les États membres"
, a-t-il affirmé.
Dujarric a également souligné le rôle de premier plan de l’UNESCO dans la lutte contre l’antisémitisme. Il a reconnu l’existence de frustrations au sein de certains États membres concernant le fonctionnement des agences onusiennes, mais a rappelé :
Notre message à chaque État membre est clair : si vous voulez changer les choses, participez.
Ce retrait constitue une répétition de la décision prise en 2018 par la même administration, invoquant à l’époque un prétendu parti pris
et des problèmes de gouvernance.
Les États-Unis s’étaient déjà retirés une première fois de l’UNESCO en 1984, sous la présidence de Ronald Reagan.
Washington avait réintégré l’organisation en 2023 sous l’administration du président Joe Biden, devenant ainsi son 194ᵉ membre.
De son côté, la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a également exprimé son regret après l’annonce américaine, estimant que
"cette décision va à l’encontre des principes fondamentaux du multilatéralisme".