
Aux îles Cook, un navire de 1.000 tonnes explore les riches profondeurs du Pacifique à la recherche des minerais qu'elles recèlent et qui pourraient être exploités.
Le navire parcourt depuis deux ans les eaux tropicales des îles Cook, à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et Hawaï, recueillant des données pour convaincre les autorités de réglementation que l’exploitation minière en eaux profondes est sans danger. Aucune entreprise n’a encore commencé à exploiter commercialement les fonds marins.
Moana Minerals, filiale d’une société texane, détient des droits d’exploration sur 20.000 kilomètres carrés dans la zone économique exclusive (ZEE) des îles Cook.
Ces roches sont précieuses pour l’industrie des véhicules électriques et du matériel électronique, notamment en raison de leur teneur en terres rares.
"Lieu des dieux"
Mais les habitants redoutent que l’exploitation minière souille leur précieux moana, ou océan, à jamais. "J’ai vu le navire dans le port", lâche Ngametua Mamanu, un guide local de 55 ans.
Pourquoi avons-nous besoin de ce matériel pour détruire les océans ?
Ana Walker, retraitée de 74 ans, craint un pillage au profit d’intérêts étrangers. Elle confie:
On pense que ces gens viennent ici pour se faire de l’argent et pour nous laisser la pagaille ensuite.
"Pas de calendrier"
Mais l’exploitation minière en eaux profondes est restée marginale jusqu’en 2018, lorsque la demande liée aux véhicules électriques a fait grimper les prix des métaux. Aujourd’hui, une poignée d’entreprises se disputent les quatre principaux gisements mondiaux, dont trois sont en eaux internationales, et un dans la ZEE des îles Cook.
Les îles Cook, toutefois, ont noué un partenariat stratégique avec la Chine en 2024, incluant des accords sur le commerce et l’exploitation minière sous-marine.