
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a tiré la sonnette d’alarme mardi concernant la détérioration rapide de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, qu’il a qualifiée de “scène d’horreur” marquée par une destruction massive et une famine croissante.
Le chef de l’ONU a également critiqué les opérations militaires israéliennes, notant que l’intensification des combats et les nouveaux ordres d’évacuation dans la région de Deir al-Balah (centre de Gaza) ne font qu’aggraver une situation déjà catastrophique.
Il a en outre dénoncé un non-respect généralisé du droit international, rappelant que de nombreux conflits dans le monde, de l’Ukraine au Soudan, en passant par Haïti et le Myanmar, se traduisent par des violations des normes humanitaires, des déplacements massifs et une insécurité alimentaire record.
Guterres s’est dit “consterné” par les frappes ayant visé des bâtiments des Nations Unies à Gaza, notamment ceux du Bureau des services d’appui aux projets de l’ONU et de l’Organisation mondiale de la Santé, dont l’entrepôt principal. Il a rappelé que ces installations, comme tous les sites civils, sont protégées par le droit international humanitaire et doivent être épargnées, sans exception.
Alors que le blocus israélien aggrave encore la crise alimentaire, le Programme alimentaire mondial (PAM) a alerté lundi sur une situation de “faim stupéfiante”. Un quart de la population vit dans des conditions proches de la famine, et près de 100 000 femmes et enfants souffrent de malnutrition aiguë.
Selon le ministère de la Santé à Gaza, au moins 86 personnes, dont 76 enfants, sont mortes de faim et de déshydratation depuis octobre 2023. Depuis la fin mars, Israël a imposé un blocus total empêchant l’entrée de l’aide humanitaire. Le ministère a averti que Gaza est désormais “au bord d’une hécatombe”.
Par ailleurs, l’UNRWA (Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens) affirme qu’environ 1 000 civils affamés ont été tués par les forces israéliennes depuis fin mai alors qu’ils tentaient d’accéder à de la nourriture.
Depuis octobre 2023, plus de 59 100 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tués dans la bande de Gaza par les frappes israéliennes. Cette campagne militaire a détruit l’enclave, anéanti le système de santé et provoqué une grave pénurie de nourriture.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Gaza. En parallèle, Israël fait également l’objet de poursuites pour “crime de génocide” devant la Cour internationale de justice (CIJ), en lien avec sa guerre contre l’enclave palestinienne.