Panama: le géant de la banane Chiquita licencie tout son personnel restant

10:423/06/2025, Salı
AFP
Le géant américain de la banane ferme définitivement ses activités à Changuinola après un conflit social lié à une réforme des retraites.
Crédit Photo : X /
Le géant américain de la banane ferme définitivement ses activités à Changuinola après un conflit social lié à une réforme des retraites.

Le géant américain de la banane Chiquita Brands a annoncé, via sa filiale au Panama, le licenciement de ses 1.600 derniers employés, après plus d’un mois de grève contre une réforme des retraites.

L’information a été confirmée lundi par le gouvernement panaméen.


En mai, Chiquita Panama avait déjà congédié l’ensemble de ses travailleurs journaliers, invoquant un
"abandon injustifié du travail"
, et fermé son centre de production de Changuinola, dans la province caribéenne de Bocas del Toro, à la frontière du Costa Rica. La grève, déclarée
"illégale"
par un tribunal panaméen, a entraîné de lourdes pertes pour l’entreprise.

Une cessation d’activités confirmée


"La société nous a notifié sa décision de licencier plus de 1.600 employés. Il ne reste plus aucun travailleur dans l'entreprise"
, a déclaré Jackeline Muñoz, ministre panaméenne du Travail, lors d’une conférence de presse. Accompagnée de plusieurs membres du gouvernement, elle s’est rendue sur place pour tenter de négocier la fin du mouvement social. Elle a déploré:

C’est un coup très dur pour l’emploi.

Selon Chiquita, la grève contre la réforme des retraites a provoqué au moins 75 millions de dollars de pertes et a bloqué plusieurs routes stratégiques dans une région également prisée des touristes.


Bras de fer entre syndicats et gouvernement


Les syndicats, à l’origine du mouvement, réclament le retour à un système de retraite antérieur, qui garantissait selon eux de meilleures pensions et une meilleure couverture santé.


Le gouvernement du président José Raúl Mulino, issu de la droite, a annoncé qu’un projet de loi serait élaboré pour rétablir les avantages sociaux des ouvriers des plantations de bananes. Toutefois, son examen au Parlement reste conditionné à la réouverture des routes, un compromis rejeté par les syndicats qui exigent d’abord le vote de la loi.

Une crise sociale plus large


Le conflit dépasse le secteur de la banane. Le gouvernement est également confronté à une grève des travailleurs de la construction et à des mouvements dans l’éducation publique.


Autre facteur de tension : un accord sécuritaire controversé signé avec Washington, autorisant le déploiement de troupes américaines sur le sol panaméen pour renforcer la sécurité du canal de Panama, un sujet sensible dans l’opinion publique.


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