
Enlisés dans une double crise économique et sécuritaire, les Equatoriens votent dimanche pour renouveler ou non leur confiance au président Daniel Noboa, tenant d'une ligne dure face aux cartels, talonné par sa rivale de gauche Luisa Gonzalez.
Une guerre féroce fait rage entre une myriade de groupes criminels se disputant le contrôle des voies lucratives qui relient, via des ports équatoriens, les plantations de coca de Colombie et du Pérou à l'Europe ou aux Etats-Unis.
Daniel Noboa, 37 ans, fils d'un milliardaire roi de la banane, avait créé la surprise en 2023 en se faisant élire, après une campagne marquée par l'assassinat d'un candidat, Fernando Villavicencio. M. Noboa avait séduit par son discours ferme, malgré sa maigre expérience en politique.
Au terme de son court mandat, ce sportif actif sur les réseaux sociaux est applaudi par de nombreux Equatoriens pour son offensive spectaculaire contre le narcotrafic, à renfort d'états d'urgence, entre militarisation des rues et programmes de construction de prisons.
Face à lui, en tête parmi les 15 autres candidats en lice, Luisa Gonzalez, avocate évangélique de 47 ans et ex-députée, aspire à être la première présidente élue d'Equateur, avec un programme promettant plus de sécurité, teinté de respect des droits humains.
Frontières fermées
En décembre, la justice a ordonné la détention provisoire de 16 militaires soupçonnés de la disparition forcée de quatre adolescents dont les corps ont été retrouvés calcinés, une affaire qui a choqué le pays.
Malgré les annonces de M. Noboa, le taux d'homicides est resté élevé à 38 pour 100.000 habitants en 2024, après un record de 47 en 2023. En 2018, avant la vague de narcocriminalité qui a poussé des dizaines de milliers d'Equatoriens à fuir leur pays et effrayé investisseurs et touristes, le taux d'homicides était de 6 pour 100.000 habitants.
Pour de nombreux citoyens, le quotidien est ponctué d'extorsions et de récits d'enlèvements.
Dans ce contexte, Luisa Gonzalez espère prendre sa revanche après une première joute électorale remportée par Daniel Noboa en 2023, même si le soutien que lui apporte l'ex-président en exil Rafael Correa, condamné par contumace à huit ans de prison pour corruption, divise les électeurs.
Plus loin dans les intentions de vote se trouvent Andrea Gonzalez, l'ex-colistière de M. Villavicencio (centre), et Leonidas Iza, représentant de la Confédération des nationalités indigènes de l'Equateur.