
L’Autriche surveille de près la Fédération internationale de Taekwon-Do (ITF), soupçonnée de liens avec le régime nord-coréen. Son président, Ri Yong Son, a obtenu le droit de rester à Vienne malgré des accusations de financement occulte.
Depuis près de 40 ans, la Fédération internationale de Taekwon-Do (ITF) opère discrètement depuis une maison modeste en périphérie de Vienne. Mais cette organisation, accusée par l’Autriche de liens avec le régime nord-coréen, suscite la controverse.
Une fédération au cœur d’une rivalité historique
Fondée en 1966 par le général sud-coréen Choi Hong-Hi, décédé en 2002 à Pyongyang, l’ITF est la plus ancienne des organisations dédiées au taekwondo. Ce sport, profondément divisé entre les influences nord et sud-coréennes, reflète les tensions de la péninsule.
Soupçons de financement occulte
Cette présence suscite des inquiétudes. Une décision de justice de juillet 2024 révèle que l’Autriche avait ordonné en mars 2020 l’expulsion de Ri Yong Son, président de l’ITF.
Après un long bras de fer judiciaire, Ri Yong Son a finalement obtenu le droit de rester. La Cour administrative de Vienne a estimé que le gouvernement n’avait pas apporté la preuve d’un financement occulte.
Des liens avec Pyongyang dénoncés
Le tribunal autrichien a retracé les déplacements de Ri Yong Son entre Pyongyang et Vienne. Il s’est installé pour la première fois en Autriche en 1996, avant de repartir en 2000, de revenir en 2002, de repartir en 2012 et de s’établir à nouveau en 2015. Son fils est retourné en Corée du Nord en 2019.
Une surveillance accrue
Face à ces tensions, l’Autriche renforce ses contrôles. Un autre Nord-Coréen, pressenti pour intégrer le bureau de l’ITF, n’a jamais obtenu de visa.
L’ITF elle-même a communiqué cette information, cherchant à démontrer sa transparence. Pourtant, elle reste sous haute surveillance.
L’Autriche, carrefour de l’espionnage
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) offrent un cadre où immunités diplomatiques et activités clandestines peuvent se croiser.
La Corée du Nord aurait même fait imprimer ses passeports en Autriche, selon la presse locale. Kim Kwang-sop, beau-frère du fondateur du régime Kim Il-sung, y a été ambassadeur pendant 27 ans, jusqu’en 2020.