La plateforme Jamendo accuse Nvidia et Suno d'entraîner leurs IA avec sa musique

12:591/07/2025, mardi
AFP
La plateforme musicale luxembourgeoise entend porter plainte contre les géants de l’IA pour exploitation non autorisée de son catalogue de titres libres de droits.
Crédit Photo : X /
La plateforme musicale luxembourgeoise entend porter plainte contre les géants de l’IA pour exploitation non autorisée de son catalogue de titres libres de droits.

La plateforme musicale luxembourgeoise Jamendo a réitéré, mardi, auprès de la presse ses accusations à l’encontre de Nvidia et Suno, les soupçonnant d’avoir utilisé frauduleusement plusieurs milliers de titres issus de son catalogue afin d’entraîner des modèles d’intelligence artificielle (IA).

Après des mois de tensions, Jamendo annonce son intention de saisir la justice pour
"l’utilisation non autorisée de sa musique"
, a indiqué la société dans un communiqué officiel.

"Nous déposerons le dossier devant les tribunaux de Luxembourg"
, a déclaré Alexandre Saboundjian, PDG de Jamendo et également à la tête de Winamp, toutes deux filiales du groupe belge Llama Group. Il a affirmé:

La période où on était en mode ‘essayons de discuter’, aujourd’hui, elle est dépassée.

Des données utilisées sans autorisation dans l’entraînement de modèles IA


Jamendo, qui fonctionne à la fois comme site de streaming musical gratuit et comme catalogue de musique libre de droits destiné à un usage commercial via l’achat de licences, est composé d’environ 300 000 œuvres d’environ 50 000 artistes indépendants.

C’est dans la branche Jamendo Licensing qu’a été identifiée, il y a six mois, une fuite massive de données.


"Une partie de ce catalogue, puisqu’on parle ici de 50 000 chansons, a été utilisée par plusieurs sociétés dans le cadre de projets IA"
, a expliqué M. Saboundjian.

Parmi les entités visées figurent Nvidia, le géant américain des semi-conducteurs, avec son générateur audio IA Fugatto, et la start-up américaine Suno, créatrice d’un programme de génération automatisée de chansons, selon les accusations de Jamendo.

Outre les fichiers sonores, les métadonnées associées – tels que les crédits, les genres musicaux ou encore les paroles – auraient également été extraites. Ces informations essentielles à l’entraînement des modèles IA auraient ainsi été exploitées sans autorisation contractuelle.


Une course à l’IA générative sans cadre juridique clair


"Nous ne rejetons pas l’intelligence artificielle par principe"
, a précisé Alexandre Saboundjian.

D’autres sociétés possèdent une licence avec nous pour cet usage.

Il déplore cependant une
"course à la rapidité"
dans le développement des technologies IA, souvent au détriment des règles légales.

L’industrie musicale est actuellement secouée par l’utilisation non autorisée de contenus musicaux pour l’IA générative, notamment avec Suno ou encore Udio, autre start-up dans le collimateur du secteur.

En juin 2024, la Recording Industry Association of America (RIAA) a engagé une action en justice contre Suno et Udio. Mais faute d’avancée concrète un an plus tard, les trois majors – Universal Music, Warner Music et Sony Music – ont entamé des négociations avec ces entreprises. L’objectif est d’aboutir à un accord de rémunération équitable pour les auteurs dont les œuvres sont utilisées dans les systèmes IA.


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