La victoire est désormais très proche

09:1829/09/2025, lundi
Aydın Ünal

Hier, notre journal Yeni Şafak publiait une information majeure. Selon des articles relayant la presse israélienne, le président américain Trump présenterait aujourd’hui à Netanyahu un projet de cessez-le-feu en 21 points. On affirme que Netanyahu travaille à un arrangement et qu’il serait prêt à en accepter les conditions. Il ne s’agit bien sûr que d’une rumeur pour l’instant : on vérifiera bientôt si ce projet d’accord existe réellement et si ces points figurent dedans. Mais il est évident que

Hier, notre journal Yeni Şafak publiait une information majeure. Selon des articles relayant la presse israélienne, le président américain Trump présenterait aujourd’hui à Netanyahu un projet de cessez-le-feu en 21 points. On affirme que Netanyahu travaille à un arrangement et qu’il serait prêt à en accepter les conditions.


Il ne s’agit bien sûr que d’une rumeur pour l’instant : on vérifiera bientôt si ce projet d’accord existe réellement et si ces points figurent dedans. Mais il est évident que nous sommes plus proches d’un cessez-le-feu qu’à aucun autre moment récent — de nombreux signes le montrent.


L’humiliation de Netanyahu à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU a eu un retentissement mondial.
À l’exception de quelques délégations comme celles de l’Azerbaïdjan, des Émirats arabes unis et du Bangladesh, la salle était vide.
Sur le podium des Nations unies se tenait le représentant épuisé et isolé d’un État. C’était une image parlante.

On a aussi annoncé que la réunion de Trump avec les dirigeants musulmans s’était déroulée positivement. Aucune fuite officielle n’en est sortie, mais il est aisé d’imaginer que, dans un cadre discret et sans effets d’annonce, les leaders arabes ont fait pression sur Trump au sujet de Gaza et lui ont expliqué qu’ils ne pouvaient pas s’exprimer publiquement comme ils le souhaiteraient.


Ces derniers jours, de nombreux pays ont reconnu la Palestine comme État. À Gaza se déroule une violence d’une ampleur qui éclipse même la mémoire de l’Holocauste en Europe — une formulation forte mais partagée par beaucoup face à l’ampleur de la catastrophe humaine. Les puissances occidentales, États-Unis, Royaume-Uni et Allemagne en tête, ont apporté un soutien manifeste à Israël pendant ces opérations ; les normes morales que l’Occident proclamait après la Seconde Guerre mondiale paraissent s’être effondrées.
Aujourd’hui, certains pays cherchent à expier leur silence.

Les Israéliens en danger partout dans le monde


Des touristes israéliens se voient refuser l’accès à des lieux publics, la pression monte pour exclure Israël d’Eurovision et d’autres compétitions sportives internationales. Les appels au boycott des entreprises soutenant Tel-Aviv se multiplient, et des manifestations massives contre Israël rassemblent des foules aux quatre coins du monde. Même les médias pro-israéliens et certains canaux sociaux peinent à dissimuler l’évidence d’un massacre aux yeux de l’opinion publique mondiale.


Aux États-Unis, la réaction contre Israël et le sionisme s’amplifie. Trump se retrouve dans une position délicate. Les pressions sur Netanyahu augmentent également.

L’attaque contre le Qatar a poussé plusieurs régimes hésitants à leurs limites. L’Égypte, qui semblait plus fragile, a fait preuve d’une résistance plus grande que prévu.


La Flotille Sumud


Sur le plan humanitaire, une flotte de 50 navires d’aide se dirige vers Gaza depuis la Méditerranée. Chaque instant de la traversée de Sumud est suivi par le monde ; sur terre, des démonstrations de solidarité continuent.
L’Espagne, l’Italie et Türkiye apportent un soutien pour la sécurité de la flotte. Une vague humanitaire que l’État israélien ne pourra aisément contrer s’approche, mille par mille, vers Gaza.

L’intensification récente des massacres laisse transparaître la stratégie du coin. Face à ces signaux, on comprend pourquoi Israël paraît acculé : la hausse de la brutalité est aussi le signe d’un régime aux abois.


Si l’on aligne tous ces éléments, l’issue — un cessez-le-feu et ce que certains appellent la victoire pour Gaza — semble proche.

Le projet d’accord, dont on dit qu’il se compose de 21 points, commencerait par restituer Gaza aux Gazouis : ouverture des corridors humanitaires, déblaiement des décombres, reconstruction, interdiction des expulsions forcées, possibilité de retour des déplacés, retrait progressif israélien, éventuelle mission internationale pour la sécurité de Gaza, administration par l’Autorité palestinienne, libération des otages israéliens et la remise en liberté de centaines de Palestiniens emprisonnés en Israël.


Comme on pouvait s’y attendre, le texte ne prévoit pas de place pour le Hamas dans l’avenir institutionnel de Gaza : la remise des armes et le retrait du mouvement du pouvoir y sont conditionnés.

Tant que l'opression existera la résistance vivra


Deux questions majeures se posent. D’abord, Israël acceptera-t-il ces conditions et les respectera-t-il ? Il lui sera difficile de faire autrement : pour Israël, la route semble désormais sans issue. Israël aurait des raisons de tenir sa parole au moins pendant un temps ; après un tel échec moral et politique, il paraît improbable que Netanyahu et son gouvernement survivent à long terme. L’économie israélienne est fragilisée, son image mondiale dévastée, des centaines de soldats sont morts et des milliers blessés. Gaza, elle, demeure debout aux yeux du monde ; le récit dominant est désormais celui d’un État ayant commis des crimes de grande ampleur.


Ensuite, le Hamas acceptera-t-il ces conditions ? Du point de vue de la situation concrète, cela représente une victoire incontestable pour le mouvement. J’ai écrit à plusieurs reprises que ce conflit était une mise à l’épreuve : soit la capitulation immédiate, soit la résistance jusqu’au dépassement des limites de tolérance.
Le Hamas a opté pour la seconde voie et, malgré la destruction et les pertes, a survécu — garantissant l’existence de Gaza.
Il pourrait choisir désormais d’abandonner les armes pour assurer l’avenir des Gazzouis. Mais il faut le dire clairement :
là où l’oppression est intense, une forme de résistance émerge toujours.

Et la Cisjordanie?


Le principal risque du processus serait un transfert de la violence vers la Cisjordanie : un Israël vaincu à Gaza pourrait tenter de concentrer sa répression ailleurs. Historiquement, la Cisjordanie a été affaiblie politiquement — après Yasser Arafat puis Mahmoud Abbas, l’OLP a perdu de son pouvoir d’action — et un territoire affaibli pourrait connaître des jours encore plus durs après la libération de Gaza.


Répétons-le : ce projet d’accord n’est pas encore confirmé et n’est pas définitif, mais les indices convergent vers une fin possible. On s’attend à ce que le cessez-le-feu soit signé bientôt, probablement avant l’arrivée des héros de Sumud à Gaza.


Oui, tant de vies ont été fauchées, tant de destructions ont eu lieu. Mais Gaza existe toujours et tient bon. Les peuples du monde se tiennent derrière Gaza.
Israël est au bord de la reddition ; le Hamas se tient prêt, dans la rhétorique actuelle, à proclamer une victoire.

En vérité, tout commence maintenant : l’ampleur réelle de la barbarie israélienne sera consignée. Ce massacre sera documenté dans ses moindres détails et laissera une trace durable. De nouvelles lignes de résistance se formeront jusqu’à ce qu’un État palestinien, de la rivière au sea — jusqu’à la libération de Jérusalem — puisse voir le jour.


Le projet comporte bien sûr des aspects négatifs : attendre quelque chose de bon de la part d’un accord préparé par les États-Unis et accepté par Israël relève d’un optimisme prudent.
Pour l’instant, concentrons-nous sur les éléments positifs et préparons-nous à célébrer, le cas échéant, une victoire remarquable. La résistance a tenu bon — et cela, à lui seul, n’est pas rien.
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