Le problème n’est pas le Hamas

09:5826/09/2025, Friday
Aydın Ünal

Avez-vous déjà entendu le nom de “Yinon Levi” ? Aujourd’hui, il est considéré en Israël comme un “héros national” . Le 28 juillet dernier, dans le village palestinien d’Umm al-Khair, près de Hébron, il a tué Avda Hathaleen, un Palestinien innocent. Avda Hathaleen, militant reconnu, avait contribué au documentaire oscarisé “No Other Land”. Lorsque les colons israéliens ont commencé à couper l’eau et l’électricité du village avec des engins, un groupe d’activistes s’est réuni pour protester. Yinon

Avez-vous déjà entendu le nom de “Yinon Levi” ? Aujourd’hui, il est considéré en Israël comme un
“héros national”
. Le 28 juillet dernier, dans le village palestinien d’Umm al-Khair, près de Hébron, il a tué Avda Hathaleen, un Palestinien innocent. Avda Hathaleen, militant reconnu, avait contribué au documentaire oscarisé
“No Other Land”.

Lorsque les colons israéliens ont commencé à couper l’eau et l’électricité du village avec des engins, un groupe d’activistes s’est réuni pour protester. Yinon Levi a sorti son arme et a tiré au hasard sur les manifestants. Avda est mort sur place. Son corps a été transporté dans un hôpital israélien puis rendu trois jours plus tard, sous conditions :
“Aucune cérémonie funéraire, pas plus de 15 personnes présentes, enterrement loin du village.”
Deux activistes étrangers venus porter secours ont été immédiatement expulsés.

Et qu’est-il arrivé à Yinon Levi ? Il a été arrêté, mais l’usage de son arme a été reconnu comme de la
“légitime défense”.
Faute de preuves, il a été relâché. Après trois jours d’assignation à résidence, il a retrouvé sa liberté. Ministres, députés, ONG et médias israéliens l’ont glorifié comme un héros national.

Un autre cas : en avril de cette année, toujours à Hébron,
le cheikh Said Rabaa, 60 ans,
s’est disputé avec trois colons qui occupaient ses oliveraies. Son fils de 15 ans, Ilyas, filmait la scène. L’un des colons a attaqué Ilyas, l’a jeté au sol et frappé. Un autre colon a sorti une arme, tiré en l’air, puis sur la jambe de Said Rabaa. Les soldats israéliens sont arrivés, ont menotté Ilyas et l’ont arrêté.

L’ambulance est venue plus tard. Said Rabaa a été transporté dans un hôpital israélien, amputé de la jambe, attaché au lit trois jours, puis ramené en véhicule militaire. Il a même été interrogé et sanctionné pour être
“entré illégalement”
dans un hôpital israélien. Son fils Ilyas a subi 15 jours de détention et de torture avant d’être relâché.

Quant à l’agresseur, Binyamin Bodenheimer, il n’a jamais été inquiété : ni arrestation, ni enquête. Il circule librement là où il a tiré.

Ces scènes sont devenues courantes en Cisjordanie. Tandis que l’attention du monde est tournée vers Gaza, les colons et l’armée israélienne continuent d’accaparer les terres, de tuer arbitrairement, de blesser, d’arrêter des enfants et de rendre la vie insupportable aux Palestiniens.
À Gaza se déroule un génocide massif ; en Cisjordanie, un génocide permanent mais moins visible.

Israël tente de justifier ce génocide à Gaza en évoquant l’opération du Hamas du 7 octobre. Depuis deux ans, il répète au monde que le Hamas aurait tué 1 200 personnes, violé des femmes, massacré des bébés. Sans jamais apporter la moindre preuve.


Cette semaine, certains pays ont reconnu l’État de Palestine mais ont insisté sur le Hamas, appelant à son désarmement et à son exclusion du futur. Même Mahmoud Abbas, absent faute de visa, a participé par visioconférence à un sommet parallèle de l’ONU et déclaré que l’avenir palestinien se ferait sans le Hamas.

Mais est-ce vraiment le Hamas le problème ? Israël, en massacrant Gaza, cherche-t-il réellement à détruire le Hamas ? Abbas et les dirigeants arabes croient-ils vraiment qu’une fois le Hamas disparu, la question sera réglée ?
Ceux qui, en Türkiye et ailleurs, reprennent la propagande israélienne — volontairement ou par intérêt — pensent-ils vraiment que tout se résume au Hamas ?

Quand la France, l’Espagne, la Belgique, l’Irlande, le Canada, le Royaume-Uni et d’autres ont reconnu la Palestine en soulignant la
“condition Hamas”,
les responsables israéliens ont accusé ces États de soutenir le terrorisme, de récompenser les terroristes. Mais leur cible n’est pas seulement le Hamas : pour eux, en Cisjordanie, l’Autorité palestinienne elle-même n’est pas différente.

Le problème n’est pas le Hamas, et il ne l’a jamais été. Tandis qu’Israël tue chaque jour des Palestiniens à Gaza, il poursuit en Cisjordanie la même politique. Son but : éliminer toute présence palestinienne. L’œil fixé sur Jérusalem-Est, puis sur la Jordanie, l’Égypte, la Syrie, Chypre, Türkiye…
Cet État fanatique et violent ne s’arrêtera pas tant qu’il ne sera pas stoppé par la force.

Ceux qui croient que céder sur le Hamas amènera la paix se trompent. Ils sauveront peut-être leurs sièges et calmeront leur conscience, mais Israël ne s’arrêtera pas.


Il faut le rappeler : le Hamas incarne la dignité de l’humanité. Le Hamas, c’est la lutte pour l’indépendance, la liberté et la justice. C’est un esprit, une vision. Même si le Hamas était détruit à Gaza, ailleurs dans le monde, une autre résistance renaîtra. Tant qu’il y aura oppression, il y aura un Hamas pour s’y opposer.
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