
Trump multiplie depuis plusieurs semaines les signaux d’une possible intervention militaire visant un changement de régime au Venezuela. Le Pentagone justifie cette escalade en affirmant que le trafic de drogue et le ""narco-terrorisme"" représenteraient une menace directe pour la sécurité des États-Unis. Sous ce prétexte, Washington mène déjà des opérations d’élimination extrajudiciaire contre des embarcations soupçonnées de transporter de la drogue, et ce en pleine mer.
L’envoi de renforts navals dans les Caraïbes ainsi que l’annonce, par Donald Trump, de l’autorisation donnée à la CIA de conduire des opérations à l’intérieur du Venezuela renforcent les inquiétudes d’un scénario de guerre.
L’importante concentration de forces navales dans les Caraïbes, les nouvelles prérogatives accordées à la CIA et les quelque vingt attaques déjà menées contre des bateaux accusés de trafic montrent clairement que Washington vise un objectif plus large.
Pourtant, un scénario plus réaliste serait celui d’une pression accrue destinée à provoquer l’effondrement intérieur du régime plutôt que d’un renversement direct par les forces américaines. Trump pourrait chercher à renforcer son image de fermeté tout en évitant à son pays les coûts politiques, humains et financiers d’une nouvelle guerre.
La pression exercée sur un pays qui possède les plus grandes réserves de pétrole au monde offre à Washington un avantage décisif dans la compétition stratégique avec Moscou et Pékin.
L’administration Trump semble davantage se diriger vers une intervention hybride fondée sur des opérations militaires limitées et progressives plutôt que vers une invasion terrestre classique.
La présence navale près des côtes vénézuéliennes permet un blocus maritime, des frappes ciblées et des opérations d’encerclement. L’intensification potentielle des activités de la CIA et des forces spéciales pourrait affaiblir le régime de l’intérieur.
Face à l’hypothèse d’une intervention, de nombreux obstacles demeurent : l’opinion publique américaine refuse catégoriquement tout nouvel engagement militaire, et l’idée d’obtenir un vote favorable du Congrès est irréaliste. C’est précisément pour contourner cette impasse que Trump met en avant l’argument du narco-terrorisme.
Son impopularité grandissante — inflation persistante, politique migratoire rejetée par une partie de l’électorat hispanique, retombées du scandale Epstein — fragilise aussi ses marges de manœuvre.
À cela s’ajoutent les protestations déjà exprimées par le Brésil, la Colombie et le Mexique, signe qu’une intervention américaine ne bénéficierait d’aucun soutien régional.
L’armée russe présente au Venezuela offre par ailleurs à Vladimir Poutine la possibilité de réagir directement à toute opération américaine.
Dans ce contexte, tout indique que Trump privilégiera une stratégie de pression intense mais contrôlée plutôt qu’une invasion classique.
En cherchant à affaiblir le gouvernement Maduro, Washington veut rappeler que l’acteur central en Amérique latine reste les États-Unis. Mais une invasion totale demeure improbable. Le déploiement naval et les opérations extrajudiciaires menées sous couvert de lutte antidrogue visent avant tout à montrer que Washington dicte encore les règles dans la région.
Pour Trump, le scénario idéal serait qu’une pression maximale entraîne la chute de Maduro au profit d’un pouvoir plus favorable à Washington. Le pire : s’enliser dans une guerre de guérilla interminable.
Il est donc probable que la Maison-Blanche opte pour une voie intermédiaire : poursuivre des opérations militaires limitées tout en évitant l’engrenage d’une guerre ouverte.
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