En effet, nous n'avions pas encore surmonté l'étonnement suscité par cette initiative audacieuse du 22 octobre que nous avons été témoins, le 27 novembre, d'une grande histoire de victoire qui s'est conclue le 8 décembre. L’histoire de la libération d’un peuple opprimé depuis 61 ans et de sa victoire sur son oppresseur. Si nous avons été témoins de cela, pourquoi la Türkiye, qui a soutenu le peuple syrien et la Syrie sur ses terres, ne pourrait-elle pas connaître des jours encore plus beaux ?
Le plan mis en œuvre le 27 février pour cette initiative confirmait la réalisation de l'offre de Bahçeli. Öcalan, au lieu de faire cette déclaration devant le groupe du parti DEM à l'Assemblée nationale, l’a présentée lors d’une conférence de presse organisée après une série de contacts entre les responsables du parti DEM. L’élément qui préoccupait le plus les gens dans l’appel de Bahçeli était justement celui-ci. D’un point de vue technique, cela posait un défi, et du point de vue de la rationalité, cela semblait difficile à accepter. Le fait que personne n'ait insisté sur ce point a bien montré que l'objectif de l'offre était d’obtenir un résultat positif sans se laisser entraver par les détails.
Mais qu'est-ce que ce climat ? En réalité, Öcalan a lui-même indiqué la nature de ce climat. Les conditions et politiques qui ont donné naissance à la question kurde n’existent plus, c’est-à-dire que la question kurde a été en grande partie résolue, ce qui rend l’usage de la violence armée pour obtenir des droits caduque. Si les Kurdes ont des problèmes, ils peuvent être facilement résolus dans le cadre de la politique démocratique. À ce stade, il n'y a aucune voie pour que les Kurdes, ou pour la question kurde, obtiennent des droits par la lutte armée. À partir de maintenant, les armes que l’on prétend porter au nom des Kurdes ne seront portées que pour d'autres puissances et pour d'autres acteurs extérieurs.
Alors, ce climat est-il vraiment apparu aujourd'hui ? Les conditions qui se sont formées en Syrie ont bien sûr renforcé cette appel, créant des circonstances beaucoup plus favorables pour la Türkiye. Cependant, des conditions similaires, bien que peut-être un peu moins marquées, existaient déjà il y a 15 ans, et à l'époque, Öcalan avait également lancé un appel similaire dans le cadre du processus de paix.
Öcalan avait déjà affirmé que le temps des armes était révolu, et que la voie démocratique et politique était suffisante pour résoudre la question kurde. L'organisation (le PKK) l'avait écouté pendant un certain temps, et pendant le long processus de paix, les armes étaient restées silencieuses. À ce moment-là, l'État ne menait pas d'opérations contre le PKK. Il attendait de l'organisation qu'elle dépose les armes et fasse sortir ses militants à l'étranger. Cependant, les développements en Syrie ont détourné l'attention du PKK. L'arrivée des États-Unis en Syrie et leur engagement au nom de la lutte contre Daech, offrant au PKK une mission et un rôle, ont rendu le processus que suivait Öcalan beaucoup moins attrayant pour l'organisation.
À ce moment-là, il est devenu évident que ni l'Europe, ni les États-Unis, ni le régime syrien ne souhaitaient une Türkiye sans terrorisme. En réalité, la question kurde en Türkiye, surtout sous la présidence d'Erdoğan, avait été largement résolue, laissant pratiquement aucune raison pour que le PKK poursuive sa lutte armée. Cependant, malgré cela, ces puissances n'ont pas voulu que le PKK dépose ses armes. Ainsi, la parole d'Abdullah Öcalan est restée sans effet, et le PKK a cru qu'il pourrait se renforcer davantage avec le soutien des États-Unis et de l'Europe.
Il y a sans aucun doute de nombreuses raisons pour que l'appel lancé le 27 février porte ses fruits. D'abord, le régime d'Assad, qui était un grand soutien du PKK, n'existe plus, et l'Iran n'a plus les moyens logistiques fournis par le régime d'Assad pour apporter ce soutien. De plus, en Türkiye, il n'existe plus de moyens physiques pour que le terrorisme se maintienne, et il n'y a plus de politiques négationnistes pour fournir un soutien humain au terrorisme. Dans ce contexte, l'appel d'Öcalan offre au PKK une véritable issue, voire une opportunité.
En particulier, la présence américaine sous la direction d'Israël devient de plus en plus évidente, demandant à la Syrie de prendre ses distances avec la Türkiye afin de lever les sanctions et le blocus. Le régime syrien résiste bien sûr à ces pressions, mais cette résistance a un coût. Face à la possibilité que les États-Unis transforment cette question en un levier contre le régime syrien pour maintenir la présence du PKK, il est impératif pour la Türkiye de développer une politique à cet égard.
Bien sûr, la Türkiye n'a jamais les mains vides. Cependant, il est évident que ce blocage, ainsi que les opportunités séduisantes qu'il génère (mais bien sûr, des opportunités vaines), auront également le potentiel d'en séduire certains à Qandil.
Les évaluations de Dr. Veysel Karataş, sociologue, sur l'appel d'Öcalan, publiées sur Tezkire.net, se terminent par des avertissements importants et très justes, mais cette fois-ci non pas à l'adresse du PKK, mais de la Türkiye. Le processus dans lequel nous nous engageons est un processus qui exige une attention extrême de la part de tous.
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