Italie: l'UE s'inquiète des conditions du rachat de BPM par Unicredit

16:0114/07/2025, Pazartesi
AFP
Unicredit avait lancé en novembre une offre publique d’échange (OPE) valorisant Banco BPM – quatrième banque italienne – à plus de 10 milliards d’euros, dans un contexte de restructuration globale du secteur bancaire en Italie.
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Unicredit avait lancé en novembre une offre publique d’échange (OPE) valorisant Banco BPM – quatrième banque italienne – à plus de 10 milliards d’euros, dans un contexte de restructuration globale du secteur bancaire en Italie.

La Commission européenne a exprimé lundi de sérieuses préoccupations concernant les conditions posées par le gouvernement italien au rachat de Banco BPM par Unicredit, la première banque du pays.

Dans une lettre adressée à Rome, l'exécutif européen estime que ces conditions pourraient contrevenir aux règles de l'Union européenne en matière de concurrence.


Un porte-parole de la Commission a précisé lors d’un point presse à Bruxelles que ces mesures, décidées par le gouvernement Giorgia Meloni en avril dernier dans le cadre de son recours au
"golden power"
, pourraient constituer
"une violation"
du droit européen. Ce mécanisme permet à l’État italien de bloquer ou conditionner des opérations stratégiques, notamment dans les secteurs sensibles comme les banques.

Des exigences strictes qui freinent le rachat


Parmi les conditions imposées à Unicredit figurent:


  • le maintien du volume de prêts accordés en Italie pour une durée donnée,
  • l'abandon de toute activité en Russie.

Ces contraintes, jugées trop lourdes par les analystes, ont réduit significativement l'intérêt stratégique du rachat. Le directeur général d’Unicredit, Andrea Orcel, avait d’ailleurs évalué les chances de poursuivre l'opération à seulement
"20 % ou moins"
.

Unicredit prêt à céder des agences pour rassurer Bruxelles


Malgré ces obstacles, la Commission avait approuvé le projet de rachat en juin, après qu’Unicredit s’est engagé à céder 209 agences dans les zones où la fusion aurait pu poser des risques de concentration excessive.


Cependant, Bruxelles n’avait pas encore tranché sur la légalité des conditions supplémentaires imposées par Rome. Après analyse des réponses transmises par le gouvernement italien, la Commission estime désormais que ces conditions ne sont
"pas suffisamment justifiées"
.

Rome promet une réponse "constructive"


Face à ces critiques, le gouvernement italien a affirmé lundi qu’il
"répondra avec un esprit constructif et de collaboration aux éclaircissements demandés"
par Bruxelles.

Ce revers intervient alors que le Tribunal administratif de Rome (TAR) a partiellement annulé, samedi dernier, deux des quatre exigences imposées à Unicredit dans le cadre du
"golden power"
, donnant un avantage juridique partiel à la banque dans son bras de fer avec l’État.

Une fusion à plus de 10 milliards d'euros dans un secteur en mutation


Unicredit avait lancé en novembre une offre publique d’échange (OPE) valorisant Banco BPM – quatrième banque italienne – à plus de 10 milliards d’euros, dans un contexte de restructuration globale du secteur bancaire en Italie. L’opération reste suspendue aux décisions finales de Bruxelles et des juridictions italiennes.


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