Emmanuel Macron : "Jamais depuis 1945 la liberté n'avait été si menacée"

10:4614/07/2025, lundi
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Le Premier ministre français François Bayrou (à gauche) observe le président français Emmanuel Macron prononcer un discours devant les chefs d'état-major à l'Hôtel de Brienne à Paris, le 13 juillet 2025, à la veille du défilé annuel du 14 juillet dans la capitale française.
Crédit Photo : Ludovic MARIN / POOL / AFP
Le Premier ministre français François Bayrou (à gauche) observe le président français Emmanuel Macron prononcer un discours devant les chefs d'état-major à l'Hôtel de Brienne à Paris, le 13 juillet 2025, à la veille du défilé annuel du 14 juillet dans la capitale française.

Emmanuel Macron a prononcé, dimanche 13 juillet, son traditionnel discours aux armées à l'Hôtel de Brienne, siège du ministère des Armées, à la veille de la fête nationale du 14 Juillet. Entouré du ministre des Armées Sébastien Lecornu et de son Premier ministre François Bayrou, Macron a dressé un tableau grave de la situation internationale et souligné les efforts à fournir pour renforcer les capacités militaires de la France.

Le président français a débuté son allocution en rendant hommage aux soldats tombés et blessés au cours de l'année, saluant l'engagement des militaires français
"dans un moment de bascules".

Évoquant un contexte international marqué par des tensions croissantes, Emmanuel Macron a affirmé :
"Ces bascules sont aujourd'hui effectives et sans doute jamais depuis 1945 la liberté n'avait été si menacée"
. Et d'ajouter :
"Jamais à ce point la paix sur notre continent n'avait dépendu de nos décisions présentes"
.
"Nous replongeons dans des années où l'Histoire se fait"
, a-t-il affirmé.

Il a ainsi dénoncé les attaques contre les libertés des peuples
"par les impérialismes et les puissances d'annexion. Des libertés bafouées quand les règles de la guerre sont effacées. Quand chacun s'exonère du droit international, quand l'espérance de la paix est anéantie en Europe, au Proche et Moyen-Orient et en Afrique"
.

Et d'alerter :
"Quand il n'y a pas de règles, c'est la loi du plus fort qui l'emporte",
avant d'évoquer les menaces qui pèsent sur l'Europe du fait de la guerre russe en Ukraine,
"alors que les Etats-Unis ont ajouté une forme d'incertitude"
, ainsi qu'un contexte marqué par les bombardements en Iran, ou encore le conflit indo-pakistanais et, plus encore, au
"retour du fait nucléaire"
.

Face à ces menaces, le locataire du Palais de l'Elysée a appelé à un sursaut européen :
"Soyons clairs : nous, Européens, devons désormais assurer notre sécurité nous-mêmes"
, insistant sur la nécessité pour l'Union européenne de ne plus dépendre d'alliés extérieurs pour sa protection.

Et de détailler les libertés à défendre :
"La liberté de notre modèle économique"
,
"celle de notre modèle politique et démocratique"
, mais aussi
"notre liberté individuelle dans l'aire des écrans"
et
"la liberté de notre nation enfin, quand les risques de la division menacent notre unité"
.

Une défense plus forte et plus moderne


Dans ce contexte, Emmanuel Macron a assuré :
"Depuis 2017 j'ai décidé de faire de la défense une priorité. Il fallait redonner à la France une défense solide, complète, souveraine"
. Pour le président français, l'objectif est clair:

Pour être libre dans ce monde, il faut être craint et pour être craint, il faut être puissant.

"Nous avons des armées solides, mais il nous faut durcir le modèle, gagner aussi en masse"
, a-t-il affirmé. Et de préciser :
"Il nous faut combler nos zones de fragilité, concernant les stocks de munitions, nous doter de drones, renforcer notre défense aérienne et nos moyens de guerre électronique, augmenter nos capacités spatiales (…) développer la réserve"
.

Dans cette optique le président de la République française a annoncé une forte hausse du budget militaire :
"Nous consacrerons donc 64 milliards d'euros pour notre défense en 2027. C'est le double du budget dont les armées disposaient en 2017"
. Il a précisé que
"s'ajoutera à la loi de programmation militaire un effort de 3,5 milliards en 2026 et de 3 milliards d'euros supplémentaires l'année suivante"
.

"Nul ne peut demeurer immobile. Nous avons une avance, mais demain, au même rythme, nous serions dépassés",
a-t-il averti.

Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d'un soutien parlementaire :
"Une actualisation de la loi de programmation militaire pour 2024-2030 sera présentée à l'automne"
, a-t-il annoncé, appelant les députés à voter le budget pour 2026. Il a cependant prévenu :
"Je refuse que cet effort nouveau et historique soit financé par l'endettement"
, dans un contexte où le gouvernement français cherche à redresser les finances publiques.

Appelant à une prise de conscience collective à tous les niveaux il a déclaré :
"La mobilisation interministérielle est essentielle à la défense nationale, chacun doit être à son poste de combat"
.

Et d'insister :

Il faut une meilleure prise de conscience de chaque Français des menaces qui nous entourent.

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