Israël: L'opposition fustige le projet du gouvernement Netanyahu d'établir une "ville humanitaire" à Gaza

La rédaction avec
10:0614/07/2025, Pazartesi
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Cette photo prise à l'ouest de Jabalia, dans le centre de la bande de Gaza, montre des volutes de fumée à l'est de la ville de Gaza, dans le centre de la bande de Gaza, à la suite de frappes israéliennes, le 13 juillet 2025.
Crédit Photo : Bashar TALEB / AFP
Cette photo prise à l'ouest de Jabalia, dans le centre de la bande de Gaza, montre des volutes de fumée à l'est de la ville de Gaza, dans le centre de la bande de Gaza, à la suite de frappes israéliennes, le 13 juillet 2025.

Dimanche, les dirigeants de l’opposition israélienne ont fermement dénoncé la décision du gouvernement de Benjamin Netanyahu d’investir 15 milliards de shekels (environ 4 milliards de dollars) dans la création d’une “ville humanitaire” destinée à accueillir la population de Gaza déplacée à Rafah.

Le ministre de la Défense, Israël Katz, a récemment annoncé avoir chargé l’armée d’élaborer un plan de transfert des Palestiniens vers cette zone située sur les ruines de Rafah, au sud de la bande de Gaza. Selon lui, la population serait confinée dans cette nouvelle zone d’attente avant d’être autorisée à émigrer vers d’autres pays.


Les responsables israéliens estiment que le projet coûtera entre 2,7 et 4 milliards de dollars, dont la quasi-totalité serait initialement financée par Israël.


Yair Lapid, chef de l’opposition, a vivement réagi sur X:
“Avec ces 15 milliards, nous aurions pu réduire la taille des classes, baisser le prix du carburant et des transports, soutenir les crèches… et ce n’est que le début.”

Il a accusé Netanyahu de céder aux “fantasmes extrémistes” de ses alliés d’extrême droite, en particulier les ministres Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir:
“Au lieu de voler l’argent de la classe moyenne, il faut mettre fin à la guerre et ramener les otages.”

Lapid a qualifié le projet de “village de tentes” à Rafah de fiasco total, tant sur les plans sécuritaire, politique, économique que logistique.


“Si les Palestiniens ne peuvent pas partir, c’est un camp de détention. Et s’ils le peuvent, ce n’est pas une ville humanitaire. Même l’armée y est opposée. Ce projet ne ferait qu’enliser davantage Israël à Gaza”
, a-t-il averti.
Il a également mis en doute sa faisabilité:
“Que fera-t-on de 600 000 personnes enfermées derrière des clôtures ?”

Un projet qualifié de “délire messianique”


Yair Golan, chef du Parti démocrate, a dénoncé ce plan comme un “délire messianique”.

“Ce gouvernement préfère gaspiller 15 milliards pour une utopie vouée à l’échec, plutôt que de reconstruire un hôpital bombardé”
, a-t-il déclaré, pointant un mépris manifeste envers les citoyens israéliens.

Benny Gantz, ancien ministre de la Défense et leader du Parti de l’unité nationale, a reproché au gouvernement de faire diversion pour rester au pouvoir, en négligeant les questions urgentes comme la sécurité intérieure. Il a dénoncé la décision de Netanyahu de consulter Ben-Gvir sur l’avenir de la coalition au lieu de traiter la recrudescence de la criminalité, évoquant notamment une attaque meurtrière survenue à Lod.


Gantz a renouvelé son appel à la formation d’un “gouvernement d’unité nationale” pour remplacer les ministres extrémistes
“obsédés par leur image publique et protégés par une immunité politique”.

Appel à un nouveau leadership


Avigdor Lieberman, chef du parti de droite Yisrael Beiteinu et ancien ministre de la Défense, a également fustigé le projet:

“Au lieu de soutenir nos soldats et civils, le gouvernement transfère l’argent des contribuables au Hamas, sous prétexte de créer un ‘complexe humanitaire’ à Gaza”
, a-t-il dénoncé.
Il a conclu:
“Il est urgent de changer de direction politique”.

Contexte dramatique à Gaza


Pendant ce temps, la guerre menée par Israël contre Gaza se poursuit sans relâche depuis le 7 octobre 2023, en dépit des appels internationaux à un cessez-le-feu. Les bombardements massifs ont provoqué la mort de plus de 58 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants. La bande de Gaza est aujourd’hui en ruines, confrontée à la faim, aux épidémies et à l’effondrement de ses infrastructures.


En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Israël est également poursuivi devant la Cour internationale de justice pour génocide présumé dans le cadre de son offensive à Gaza.


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