
L'Agence américaine de l'immigration et des douanes (ICE) peut désormais expulser des migrants vers des pays tiers, autres que leur pays d'origine avec un préavis pouvant être réduit à six heures, et ce, même sans garanties de sécurité de la part des pays de destination, ont rapporté samedi plusieurs médias américains.
D'après une note interne, les personnes concernées recevront un préavis de 24 heures dans les cas standards, mais ce délai pourra être réduit à six heures dans des "circonstances urgentes".
Cette politique constitue un revirement majeur par rapport aux pratiques antérieures, où les expulsions vers des pays tiers restaient très rares.
La National Immigration Litigation Alliance (NILA) est une organisation judiciaire américaine à but non lucratif qui mène des actions en justice pour défendre les droits des migrants et contester les politiques d'immigration injustes.
Dans ce cas, ils auront droit à une évaluation dans les 24 heures pour déterminer leur éligibilité à une protection en vertu de la législation américaine et de la Convention contre la torture, ratifiée par les États-Unis en 1994.
La décision de la Cour suprême du 23 juin a annulé une injonction d'un tribunal inférieur qui suspendait cette politique.
Dans son avis dissident, la juge Sonia Sotomayor a prévenu :
Lorsqu'il s'agit de questions de vie ou de mort, mieux vaut agir avec prudence.
Des avocats et défenseurs des droits des migrants dénoncent une procédure expéditive qui ne permet pas aux personnes concernées ni de faire valoir leurs droits ni d'avoir accès à une assistance juridique suffisante.
Le département de la Sécurité intérieure n'a pas encore précisé combien de migrants pourraient être concernés par cette nouvelle politique.