Au Soudan, 177 000 civils pris au piège à El-Fasher au milieu des massacres perpétrés par les Forces de soutien rapide

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Des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) se reposent près de la ville de Tawila, dans la région du Darfour occidental, ravagée par la guerre, le 28 octobre 2025.

Pas moins de 177 000 civils se sont retrouvés bloqués dans la ville soudanaise d'El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, prise par les Forces de sécurité rapides (FSR) au cours du week-end, alors que des informations font état de massacres et de nettoyage ethnique perpétrés par les forces paramilitaires.

"Les FSR ont commis un massacre horrible contre des civils non armés sur la base de leur appartenance ethnique, dans le cadre d'un crime de nettoyage ethnique. Les rapports de nos équipes sur le terrain indiquent que le nombre de victimes est estimé à plusieurs milliers, dans un contexte de graves difficultés de communication et d'insécurité totale"

, a déclaré mercredi soir le syndicat des médecins soudanais dans un communiqué.

Le syndicat des médecins soudanais a fait état de violations généralisées commises par les FSR, notamment

"des exécutions sommaires, des raids de maison en maison, des violences sexuelles et le fait de forcer les victimes à creuser leur tombe et à s'enterrer vivantes"

Selon le communiqué, près de 2 000 civils ont été tués en quelques heures après l'entrée du groupe rebelle dans la ville.

28 000 Soudanais ont été déplacés en 48 heures

Les FSR se sont emparées dimanche d'El-Fasher, après de violents affrontements avec l'armée soudanaise, ville qui était assiégée par le groupe rebelle depuis mai 2024.

"Des innocents ont été exécutés en étant brûlés vifs, tandis que 177 000 civils restent piégés, la plupart ayant vraisemblablement été victimes de massacres"

, a déclaré le syndicat des médecins soudanais.

Près de 28 000 Soudanais ont été déplacés en 48 heures, dont 1 000 sont arrivés dans la ville de Tawila, dans le même État.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations, plus de 36 000 personnes ont fui El-Fasher entre le 26 et le 29 octobre.

Les FSR ont mené des attaques continues visant les voies d'évacuation afin d'empêcher les civils d'atteindre des zones sûres, et

"ceux qui tentaient de fuir en voiture ont été brûlés vifs à l'intérieur de leurs véhicules"

Massacre

Les médecins ont confirmé les informations précédentes rapportées par plusieurs groupes locaux concernant les atrocités commises par les FSR à l'encontre du système de santé et du personnel médical.

"Le massacre à l'hôpital saoudien d'El-Fasher a vu l'exécution sur le terrain de plus de 450 patients et blessés qui se trouvaient à l'intérieur de l'hôpital, ainsi que d'environ 1 200 personnes âgées, blessées et patients dans des installations médicales de campagne"

, indique le communiqué.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 1 200 travailleurs de la santé et patients ont été tués et 416 blessés dans 185 attaques vérifiées des FSR depuis le début de la guerre en avril 2023.

Le syndicat des médecins soudanais a fermement condamné le

"massacre horrible et l'effondrement humanitaire total"

à El-Fasher et a affirmé que

"ces actes constituent un génocide, un nettoyage ethnique systématique et des crimes de guerre à part entière, qui s'ajoutent à la longue liste d'atrocités commises par la milice au Darfour"

Il a appelé la communauté internationale et les organisations humanitaires à assumer leurs responsabilités et à protéger le peuple soudanais.

L'armée et les FSR sont engagées dans une guerre civile depuis avril 2023. Le conflit a fait des milliers de morts et déplacé plus de 15 millions de personnes.