Le rythme effréné de Casablanca ne laisse "pas le temps de vraiment apprécier" la ville, réalise Mehdi Ksikes, touriste d'un jour, en redécouvrant le centre de la capitale économique marocaine, considéré comme un concentré architectural unique d'influences marocaines et européennes d'Art déco.
Chaque année pendant le mois de ramadan, des visites nocturnes sont organisées à travers différents quartiers casablancais par l'association Casamémoire pour sensibiliser à la préservation d'un patrimoine parfois en situation critique, abandonné ou objet de convoitises immobilières.
L'ancien quartier administratif compte parmi les plus belles constructions néo-marocaines de la ville, regroupées autour d'une vaste place, parmi lesquelles le tribunal de première instance ou la wilaya (préfecture).
Celle-ci est un parfait exemple du mélange d'influences. Inspiré d'un palais de Sienne en Italie, le bâtiment s'ouvre sur l'extérieur avec des balcons structurés par des arcs et surmontés de tuiles vertes, deux éléments très courants dans l'architecture marocaine, selon Casamémoire.
Marrakech, Séville, Casablanca
Une fois à l'intérieur, tout comme dans le Palais de justice, de beaux patios verdoyants, tapissés de zelliges (mosaïques faites à la main), se révèlent.
A quelques pas de là, une guide explique que les pierres polies encadrant certaines fenêtres de la Banque centrale s'inspirent des minarets des mosquées de la Koutoubia à Marrakech et de la Giralda à Séville, construites au XIIe siècle sous la dynastie des Almohades.
Ces éléments traditionnels y coexistent avec des détails Art déco, comme la verrière intérieure en forme de ruche.
Si certains joyaux architecturaux sont parfaitement préservés, comme le cinéma Rialto ou la Poste, d'autres tombent en décrépitude.
Cela oblige les propriétaires à préserver l'architecture originale des façades lors de la réalisation de travaux.
Emblématique, l'établissement a été laissé à l'abandon des décennies durant, avant que des investisseurs privés lancent le projet de sa reconstruction, avec remise à jour de la façade originale de 1917.