Est de la RDC: ramadan en temps de guerre à Bukavu

La rédaction avec
09:554/03/2025, mardi
AFP
Un fidèle musulman prie dans la mosquée de Nyawera pendant le mois de jeûne musulman du Ramadan, à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, le 3 mars 2025.
Crédit Photo : GLODY MURHABAZI / AFP
Un fidèle musulman prie dans la mosquée de Nyawera pendant le mois de jeûne musulman du Ramadan, à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, le 3 mars 2025.

Prières à domicile et ruptures du jeûne moins festives: le mois sacré du ramadan est différent cette année dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) pour les musulmans de Bukavu, ville conquise mi-février par le groupe armé M23.

D'après Cheikh Saleh Radjabu, représentant de la communauté islamique du Sud-Kivu,
les musulmans représentent environ 15.000 familles dans la cité d'un million d'habitants, et quelque 5% de la population de la province, dont elle est le chef-lieu.

"C'est le premier ramadan qu'on vit à Bukavu dans une situation de détresse et un climat de guerre"
, se désole Cheikh Musa Awam, imam de la mosquée de Nyawera, un quartier du centre-ville de Bukavu.

A la mosquée, les fidèles
"arrivent partagés entre la joie (de la célébration du mois sacré) et la douleur. Nous prions quand-même à midi et à 15h, et ensuite nous rentrons à la maison",
poursuit-il.

L'insécurité à la nuit tombée a en effet contraint les mosquées de Bukavu à enjoindre les fidèles ne vivant pas dans les proches environs à rester chez eux pour les prières d'après la tombée du jour, notamment les Tarawih, prières nocturnes propres au Ramadan.

"Cette situation de guerre a perturbé tout notre programme de prière",
explique l'imam.

Toujours à cause de l'insécurité, l'iftar, le repas de rupture du jeûne pris après le coucher du soleil, se fait en comité plus restreint que d'habitude.


A l'heure de la rupture du jeûne et de la tombée de la nuit se promener dans la ville
"est compliqué"
, explique Junior Saleh, secrétaire exécutif à la mosquée de Nyawera.

D'habitude à cette heure-là,
"des musulmans seraient en train d'arriver ici pour la rupture du Carême"
et partager le repas, explique chez lui Saleh Radjabu, représentant de la communauté islamique du Sud-Kivu, à l'approche de l'iftar qu'il ne partagera qu'avec sa famille restreinte.

Pour de nombreux fidèles, le repas sera modeste. Les banques sont fermées depuis la prise de Bukavu par le M23, et les habitants n'ont plus à accès aux liquidités, rendant l'approvisionnement difficile.

"Certains ont eu le temps de faire des provisions à la maison"
avant la prise de la ville,
"mais d'autres sont en train de souffrir parce qu'ils n'ont pas eu le temps de faire de stocks de nourriture"
, dit-il.

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