
Le directeur du bureau média du gouvernement palestinien à Gaza, Ismail es-Sevabite, a apporté des informations à Anadolu sur les attaques menées par Israël dans l’enclave depuis plus de 22 mois.
Dans le cadre du processus de génocide mené par Israël à Gaza, 362 professionnels de santé ont été détenus, dont 88 médecins et 132 infirmiers, a ajouté Sevabite.
Sevabite a souligné qu’en ciblant le personnel de santé, Israël prive les civils des soins et traitements garantis par les Conventions de Genève et aggrave ainsi la catastrophe humanitaire.
De nombreux médecins expérimentés et réputés ont perdu la vie lors des attaques ou après leur détention. Parmi eux :
Adnan el-Burs, chef du service orthopédie de l’hôpital Al-Shifa, arrêté en décembre 2023, est mort en mai 2024 dans une prison israélienne. Il avait été détenu alors qu’il travaillait à l’hôpital Al-Avde dans le nord de Nuseyrat.
Iyad er-Rantisi, spécialiste en gynécologie, est mort sous la torture en détention le 17 novembre 2024. Il avait été arrêté lors d’un raid à l’hôpital Kemal Advan où il dirigeait le service de maternité.
Rafet Leb, chef du service de médecine interne de l’hôpital Al-Shifa et directeur de l'hôpital Sheikh Hamed Rééducation et Prothèses, est mort le 18 novembre 2024. Il a également participé à la formation des médecins à l'hôpital indonésien.
Israël a également détenu des médecins exerçant des fonctions vitales :
Husam Ebu Safiyye, directeur de l’hôpital Kemal Advan dans le nord de Gaza, arrêté le 24 décembre 2024 lors d’un raid. Plusieurs services de l’hôpital avaient été rendus hors service après les attaques. Blessé lors d’une attaque précédente le 24 novembre, il avait refusé de quitter son poste et avait perdu son fils lors d’un autre raid.
Mervan El-Hams, directeur de l’hôpital Abu Yusuf Neccar et responsable des hôpitaux de campagne, a été arrêté le 21 juillet par une unité militaire israélienne alors qu’il exerçait sa fonction médicale. Le ministère de la Santé, dont il est également porte-parole, a indiqué qu’il avait été blessé à la jambe et que son lieu de détention et son état de santé restent inconnus.
Ciblage des infrastructures
Outre le ciblage direct, le personnel de santé doit faire face à des pénuries de médicaments, de matériel et d’équipements. Ces conditions empêchent le diagnostic des patients et provoquent la destruction ou la mise hors service des hôpitaux et centres de soins.
Selon les données du directeur général du ministère de la Santé de Gaza, Munir el-Burs, au 12 août, seuls 15 des 38 hôpitaux sont encore partiellement opérationnels.
Le rapport indique également qu’Israël a ciblé depuis le 7 octobre 2023 environ 144 ambulances et 54 véhicules de défense civile, y compris des véhicules de secours.
À cause de ces attaques, le taux d’occupation dans les rares hôpitaux encore fonctionnels atteint 300 %.
La réalité sanitaire à Gaza
Avant le génocide, le système de santé de Gaza était déjà très fragile. Aujourd’hui, les catastrophes en cours ont des conséquences lourdes sur les patients et les blessés.
Le ministère de la Santé a à plusieurs reprises indiqué que les patients meurent faute de médicaments et de matériel médical.
Selon Burs, 18 000 blessés ont besoin de réhabilitation, avec 4 800 cas d’amputation, dont 718 enfants.
Le bureau média du gouvernement a précisé que 22 000 patients nécessitent des soins à l’étranger, mais Israël empêche leurs déplacements.
Le déplacement massif des populations accentue la pression sur le système de santé. Selon les données du gouvernement, 2 136 000 personnes ont contracté des maladies infectieuses, dont 71 338 cas d’hépatite.
Enfin, la politique israélienne de privation alimentaire augmente encore la pression sur le système sanitaire. Avec la forte augmentation de la malnutrition, le gouvernement de Gaza a indiqué la semaine dernière que 1,2 million d’enfants sont en situation de grave insécurité alimentaire.