Israël ne sera arrêté que par la force

10:2222/08/2025, vendredi
Aydın Ünal

Peu après le déclenchement du génocide à Gaza, le 28 octobre 2023, Netanyahu est apparu devant les caméras pour s’adresser au peuple israélien. Son discours débordait de symboles religieux. Il a cité le Deutéronome 25/17 : "Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek !" Puis il a ajouté : "Nous nous souvenons et nous combattons." Selon lui, les soldats engagés à Gaza, autour de Gaza et dans d’autres régions d’Israël sont les maillons d’une chaîne vieille de 3 000 ans, des héros comparables à Josué.

Peu après le déclenchement du génocide à Gaza, le 28 octobre 2023, Netanyahu est apparu devant les caméras pour s’adresser au peuple israélien. Son discours débordait de symboles religieux. Il a cité le Deutéronome 25/17 :
"Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek !"
Puis il a ajouté :
"Nous nous souvenons et nous combattons."

Selon lui, les soldats engagés à Gaza, autour de Gaza et dans d’autres régions d’Israël sont les maillons d’une chaîne vieille de 3 000 ans, des héros comparables à Josué.


Mais qui est donc
"Amalek"
? Ce peuple, mentionné 24 fois dans la Torah, n’apparaît dans aucune autre source historique. La tradition juive raconte qu’il aurait attaqué les Israélites dans le désert du Sinaï, avant d’être vaincu par Josué. Yahvé l’aurait alors maudit. Dans certaines interprétations, Amalek désigne les Arabes vivant à l’ouest de la mer Morte ; d’autres y voient l’ensemble des Arabes. En d’autres termes, pour un juif nourri de ces récits, les Arabes sont un
"peuple maudit",
l
’"ennemi sacré".

Dans le Premier Livre de Samuel (15/2-3), l’ordre est explicite :
"Ainsi parle Yahvé, Seigneur de l’univers : ‘Je vais punir Amalek pour s’être opposé à Israël lorsqu’il sortait d’Égypte. Va maintenant, attaque Amalek et extermine tout ce qui lui appartient. N’épargne rien : hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs, moutons, chameaux et ânes, tue-les tous.’"

L’opinion publique, complice


Depuis le début du massacre à Gaza, les sondages réalisés en Israël révèlent une réalité glaçante :
entre 70 et 80 % de la population soutient pleinement la guerre d’extermination. Le même pourcentage rejette l’idée d’une aide humanitaire aux Gazaouis.

Les responsables israéliens répètent au monde qu’ils
"luttent contre le terrorisme"
. L’armée affirme
"combattre des terroristes".
La vérité est tout autre : les Israéliens considèrent que les terres qu’ils ont confisquées, les maisons, les champs, les oliveraies qu’ils ont volés, leur ont été
"promis par Dieu"
. Ainsi, lorsqu’un soldat abat un bébé gazaoui, il croit accomplir un commandement religieux : tuer un Amalek. Quand un colon assassine un Palestinien avec son arme automatique, il est vu comme celui qui
"accomplit la volonté divine"
. Jamais inquiété par la police, souvent glorifié, il devient un héros de la société israélienne.

Une société malade


Face à nous, une société malade, fanatique, arrogante, se croyant
"élue"
, vidée de toute compassion. Certes, il existe en Israël et dans la diaspora juive des voix qui dénoncent ce génocide. Mais l’appareil d’État, l’armée, l’école, et la majorité de la société israélienne reproduisent l’enseignement déformé de textes religieux qui justifient l’extermination de l’autre.

Avec un tel système fanatique, il n’y a qu’un langage possible : celui de la force. Une communauté persuadée d’accomplir la volonté de son dieu ne reculera jamais devant les lois, les conventions ou le droit international. Si elle n’est pas arrêtée par la force, Israël occupera entièrement Gaza, détruira la Cisjordanie qu’il a déjà découpée, et poursuivra son projet colonial : s’étendre au Sinaï, en Jordanie, en Arabie saoudite, en Syrie, à Chypre, jusqu’au sud de la Türkiye.


Le masque tombe


Des décennies durant, Israël a diffusé l’idée que
"l’islam égalait le terrorisme"
. Il a réussi à imposer jusque dans certains pays musulmans, Türkiye comprise, le cliché d’un Coran
"qui dégouline de sang"
. Pendant ce temps, c’était bien la Torah déformée, et l’intégrisme qui en découlait, qui alimentaient la violence, la haine et le massacre.

Aujourd’hui, le monde redécouvre la réalité d’Israël et du sionisme. Le masque propagandiste qui, après la Seconde Guerre mondiale, avait présenté les sionistes comme
"victimes"
et
"créanciers de l’histoire"
, tombe. Ce qui apparaît derrière, c’est une structure religieuse malade, violente, destructrice.

La seule réponse possible


La leçon est claire : toute alternative à l’usage de la force contre Israël est vouée à l’échec. Si cette force ne vient pas, Israël continuera, au grand jour ou en secret, à empoisonner et menacer la région, le monde, l’humanité entière. Si cette force ne vient pas, un peuple malade qui considère
"le meurtre de bébés"
comme un acte d’adoration poursuivra ses rituels barbares. Et l’humanité n’aura d’autre choix que de regarder – en devenant, par son silence, aussi coupable que les bourreaux.
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