
Un rapport publié jeudi par le site d’investigation Drop Site révèle qu’Israël n’a engagé que trois inculpations criminelles contre ses soldats pour des crimes liés à Gaza au cours des 18 premiers mois de son offensive dans l’enclave, malgré de nombreuses violations documentées.
Selon le rapport, basé sur six réponses à des demandes d’accès à l’information soumises par le groupe israélien de défense des droits Yesh Din entre janvier 2024 et avril 2025, une seule inculpation a abouti à une condamnation, tandis que les deux autres restent en cours.
Le rapport cite notamment le cas de Hind Rajab, 5 ans, tuée avec six membres de sa famille et deux secouristes à Gaza le 29 janvier 2024. Malgré des preuves satellitaires contredisant l’armée, aucune poursuite n’a été engagée contre les forces israéliennes.
Le rapport note également que les autorités israéliennes utilisent ces enquêtes internes pour bloquer les juridictions internationales, invoquant le principe de complémentarité, même lorsque aucune action pénale n’est entreprise.
Selon des organisations israéliennes de défense des droits humains comme Yesh Din et B’Tselem, le système est structurellement incapable de poursuivre les soldats ou commandants. Une étude de Yesh Din sur trois grandes offensives a montré que 542 incidents sur 664 examinés ont été clos sans enquête pénale, et une seule inculpation a été engagée.
La pression publique en Israël contre toute poursuite a augmenté : après l’inculpation de cinq soldats pour viol filmé d’un détenu palestinien, des manifestations ont eu lieu en leur soutien.
Depuis octobre 2023, les attaques israéliennes ont fait plus de 69 000 morts, majoritairement des femmes et des enfants, et plus de 170 700 blessés. En novembre 2024, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour atrocités commises à Gaza.











