
Lors du sommet des dirigeants des BRICS, tenu les 6 et 7 juillet à Rio de Janeiro sous la présidence du Brésil, les pays membres ont exprimé leur opposition à plusieurs conflits et violations du droit international au Moyen-Orient.
Dans une déclaration conjointe, ils ont dénoncé les frappes militaires visant l’Iran, les actes terroristes en Syrie et l’occupation continue des hauteurs du Golan par Israël, tout en affirmant que Gaza constitue une “partie indissociable” de la Palestine.
Les BRICS ont également fait part de leur vive inquiétude face à l’aggravation de la situation sécuritaire au Moyen-Orient.
Le groupe a souligné l’importance de préserver la sécurité nucléaire et de protéger les populations ainsi que l’environnement. Il s’est dit préoccupé par les attaques visant des infrastructures civiles et des installations nucléaires pacifiques bénéficiant des garanties complètes de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Le 13 juin, un conflit a éclaté entre Israël et l’Iran, lorsque l’armée de l’air israélienne a mené des frappes sur des cibles militaires, nucléaires et civiles en Iran, causant la mort de 935 personnes et faisant plus de 5 300 blessés selon le ministère iranien de la Santé. En réponse, Téhéran a lancé des missiles et des drones sur le territoire israélien, tuant 29 personnes et blessant plus de 3 400 autres, selon les données de l’Université hébraïque de Jérusalem. Un cessez-le-feu négocié par les États-Unis est entré en vigueur le 24 juin.
Condamnation du terrorisme en Syrie et de l’occupation israélienne
Les BRICS ont également dénoncé la violence terroriste persistante en Syrie, notamment les attaques des groupes Daech et Al-Qaïda. Ils ont fait référence à l’attentat perpétré contre l’église orthodoxe grecque Mar Elias à Damas, qui a fait 25 morts.
Le groupe a condamné “fermement” l’occupation israélienne du territoire syrien, la qualifiant de “violation flagrante du droit international et de l’accord de désengagement de 1974”, appelant Israël à “retirer immédiatement ses forces du territoire syrien”.
Les pays membres se sont réjouis de l’assouplissement des sanctions unilatérales contre la Syrie, espérant que cela facilitera la relance économique et la reconstruction du pays.
Pour rappel, le président syrien Bachar al-Assad a quitté le pays pour la Russie le 8 décembre 2024, mettant fin à plusieurs décennies de règne du Parti Baas. Ahmad Al-Charaa, chef des forces de l’opposition, a été nommé président de la transition en janvier 2025.
Gaza, “partie indissociable” de la Palestine
Les BRICS ont réaffirmé que la bande de Gaza fait partie intégrante du territoire palestinien occupé et ont souligné la nécessité de rétablir l’unité entre Gaza et la Cisjordanie sous l’Autorité palestinienne.
Les BRICS ont appelé à “un cessez-le-feu immédiat, permanent et inconditionnel”, au “retrait total des forces israéliennes de Gaza et de l’ensemble du territoire palestinien occupé”, à “la libération de tous les prisonniers détenus en violation du droit international” ainsi qu’à “un accès humanitaire durable et sans entrave”.
La déclaration insiste également sur l’importance d’un rôle central des Palestiniens dans la reconstruction de leur territoire, tout en rejetant toute politique de déplacement forcé ou de modification démographique dans la région.
Enfin, les BRICS ont réaffirmé leur soutien à l’adhésion de la Palestine comme membre à part entière des Nations unies, ainsi que leur “engagement indéfectible” en faveur d’une solution fondée sur la coexistence de deux États.
Selon les derniers bilans, plus de 57 400 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis octobre 2023, dont une majorité de femmes et d’enfants.
Préoccupations sur le protectionnisme commercial
La déclaration commune met également en garde contre les effets des barrières commerciales unilatérales. Les pays membres estiment que “les droits de douane et les politiques protectionnistes freinent le commerce mondial, perturbent les chaînes d’approvisionnement et introduisent une incertitude néfaste dans les échanges économiques internationaux”.
Ils se disent “sérieusement préoccupés” par la multiplication des mesures tarifaires et non tarifaires, jugées incompatibles avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le groupe renouvelle ainsi son appui à un système commercial multilatéral fondé sur des règles, non discriminatoire, et piloté par l’OMC, seule institution dotée de la légitimité et des compétences nécessaires à cette tâche.
Cette prise de position survient alors que le président américain Donald Trump a récemment imposé de nouveaux droits de douane à plusieurs pays. Des négociations commerciales sont en cours à l’approche de la date butoir du 9 juillet, Trump ayant déclaré qu’aucune prolongation ne serait envisagée.