Marine Le Pen fait appel de sa condamnation

17:4831/03/2025, lundi
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Marine Le Pen s'exprime lors d'une conférence de presse au Parlement européen de Strasbourg, le 10 juin 2015.
Crédit Photo : Frederick FLORIN / AFP Archive
Marine Le Pen s'exprime lors d'une conférence de presse au Parlement européen de Strasbourg, le 10 juin 2015.

Condamnée à 4 ans de prison, dont 2 avec bracelet électronique, Marine Le Pen fait appel du verdict du tribunal de Paris, dénonçant une "criminalisation de la défense".

Marine Le Pen va faire appel de sa condamnation pour "détournement de fonds publics" prononcée par le tribunal judiciaire de Paris, a annoncé lundi après-midi son avocat, Maître Rodolphe Bosselut.


Dans une déclaration à la presse, à la sortie du siège du Rassemblement national (RN), où il avait rejoint sa cliente après le verdict, l’avocat s’est dit
"consterné de voir que l’un des motifs qui permet de retenir l’exécution provisoire est l’exercice d’une défense".

"La présidente a indiqué que, parce que Madame Le Pen avait exercé les droits de la défense, comme par exemple demander une prescription, il y avait un risque de réitération ou de récidive. C’est totalement et absolument incroyable. Il y a une forme de criminalisation de la défense, que je trouve extrêmement scandaleuse"
, a-t-il dénoncé.

Et de poursuivre:
"Chacun sait qu’il n’existe pas de recours contre l’exécution provisoire, c’est-à-dire que Marine Le Pen, malgré son appel, ne peut saisir aucune institution, aucun tribunal pour voir suspendre cette exécution provisoire, et c’est là que le bât blesse".

Selon Rodolphe Bosselut, cette peine prononcée par le tribunal de Paris a porté
"un coup à la démocratie".

Pour rappel, 25 personnes, dont 9 eurodéputés et 12 assistants parlementaires, ont été reconnues coupables de
"détournement de fonds publics"
et de
"recel de détournement de fonds publics"
dans l’affaire dite des emplois fictifs du Parlement européen.

Les accusés, dont le procès avait débuté fin septembre 2024, se sont retrouvés au cœur d’un système de détournement de fonds publics entre 2004 et 2016, en employant des assistants parlementaires dont les tâches bénéficiaient en réalité au RN (anciennement Front national).

Ils étaient jugés pour ces faits signalés en 2015 par le Parlement européen, qui s’est constitué partie civile.


Le parquet avait requis, mi-novembre, une peine de 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, 5 ans de prison, dont 3 avec sursis, et 300 000 euros d’amende contre Marine Le Pen.


L’ancienne présidente du RN avait alors dénoncé des réquisitions
"outrancières",
notamment concernant
"l’exécution provisoire"
réclamée par les procureurs.

Elle a été condamnée lundi à 4 ans de prison, dont 2 ferme avec bracelet électronique, 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et 100 000 euros d’amende.


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