Crédit Photo : Aminu ABUBAKAR / AFP Archive
Les corps des victimes de l'explosion d'un camion-citerne qui a causé la mort de près de 150 personnes sont amenés dans une fosse commune pour être enterrés à Majiya le 16 octobre 2024.
Au moins 44 personnes ont été tuées dans des attaques distinctes ces derniers jours dans le centre du Nigeria, a déclaré mardi un responsable du gouvernement local, actualisant le précédent bilan dans une région où éleveurs et agriculteurs s'affrontent souvent pour l'accès aux terres.
Trois villages ont été pris pour cible, entre vendredi et lundi, a indiqué à l'AFP Ormin Torsar Victor, le président du gouvernement local de Gwer West dans l'État de Benue.
"Ce matin, on m'a dit que 14 corps avaient été récupérés à Aondona, dont ceux d'une femme enceinte et d'un garçon de deux ans"
, a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant que 30 personnes avaient été tués dans un autre village, à Ahume.
"Le nombre de victimes ne cesse d'augmenter chaque jour. Je pense que certains cadavres n'ont pas encore été découverts"
, a-t-il dit, qualifiant les attaques de
.
Les victimes ont été tuées par balles ou poignardées, a-t-il précisé.
Il a indiqué que
"la femme enceinte avait été frappée à la machette"
, tandis que le garçon de deux ans avait été
Un prêtre catholique a été blessé par balle alors qu'il conduisait sur la route Markudi-Naka, ont indiqué l'église et le responsable du gouvernement local.
"Ils lui ont tiré dessus et l'ont laissé là en pensant qu'il était mort"
, a déclaré M. Victor, ajoutant que deux passagers qui l'accompagnaient avaient été enlevés.
Dans un appel à la prière pour le prêtre blessé publié sur Facebook, l'église a indiqué qu'il avait été abattu par des
"éleveurs terroristes présumés".
Ruthie Dan Sam, une habitante d'Aondona, a déclaré lundi soir à l'AFP que
"20 personnes avaient été tuées ici à Aondona".
"Des enfants de moins de deux ans sont tués. Le spectacle le plus atroce est un bébé frappé à la machette"
, a-t-elle dit.
Elle a ajouté que d'autres personnes avaient été tuées dans des villages voisins, sans pouvoir dire combien.
Ormin Torsar Victor a indiqué qu'avec d'autres habitants, il avait enterré cinq personnes, dont un père et deux de ses fils tués dans le village de Tewa Biana,
"très proche d'une base militaire".
La porte-parole de la police de l'État de Benue, Anene Sewuese Catherine, a confirmé deux attaques dans la zone mais a indiqué que son bureau n'avait reçu
"aucun rapport de 20 personnes"
tuées.
Elle a précisé qu'un raid avait entraîné la mort d'un policier qui avait
et que
"trois cadavres avaient été découverts".
M. Victor a imputé ces
aux éleveurs peuls.
L'État de Benue est le théâtre d'un conflit récurrent entre éleveurs peuls musulmans et agriculteurs sédentaires, principalement chrétiens, pour le contrôle des terres et des ressources.
Les attaques dans cette région dite de la Ceinture centrale du Nigeria prennent souvent une dimension religieuse ou ethnique.
L'État de Benue figure parmi les plus touchés par ces conflits entre éleveurs nomades et agriculteurs, ces derniers accusant les bergers de saccager leurs cultures avec leurs troupeaux.
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