
Le procès sur la mort de Diego Maradona en Argentine est sérieusement menacé après la récusation de la juge Julieta Makintach, accusée d’avoir participé secrètement à un documentaire sur le procès, compromettant ainsi son impartialité. Le président du tribunal de San Isidro a suspendu les audiences en attendant de décider si le procès peut continuer avec un nouveau juge ou s’il doit être annulé. La diffusion d'extraits de la série documentaire "Justice Divine", mettant en scène la juge, a provoqué un tollé. Plusieurs avocats, dont ceux représentant la famille de Maradona, dénoncent une atteinte grave à l'intégrité judiciaire. Le procès pourrait être relancé début 2026 avec une nouvelle composition du tribunal. En jeu : la responsabilité de sept professionnels de santé accusés de négligence dans la mort de Maradona en 2020.
Le procès très attendu sur la mort de Diego Maradona a vacillé mardi à San Isidro, dans la province de Buenos Aires, après la récusation de l'une des trois juges du tribunal. Julieta Makintach a été écartée pour avoir secrètement participé à un documentaire consacré à l'affaire qu'elle était censée juger.
Conséquence immédiate: l'audience a été suspendue, dans l'attente d'une décision sur la suite de la procédure – reprise avec un nouveau juge ou annulation totale ou partielle du procès.
Le scandale du documentaire "Justice Divine"
Un tollé au sein de la justice et de la famille Maradona
Un procès au bord de la nullité
Depuis plusieurs jours, les avocats des parties s’interrogent : faut-il reprendre le procès avec un nouveau juge ou l’annuler entièrement ?
Mario Baudry, avocat de Veronica Ojeda, l’ex-compagne de Maradona, abonde : "Tout ceci est vicié. Le plus sain serait de recommencer à zéro." Il envisage une possible reprise avec un nouveau trio de juges, peut-être en janvier 2026.
Mais un report aussi long pourrait bénéficier aux accusés. Le procès, qui avançait péniblement à raison de deux audiences par semaine, n’a permis d’entendre qu’une seule des sept personnes mises en cause.
Un contexte judiciaire tendu
Les sept accusés – médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers – sont jugés pour négligence ayant potentiellement conduit à la mort de Diego Maradona. Celui-ci est décédé à 60 ans, d’un arrêt cardiaque, alors qu’il se remettait à domicile d’une opération au cerveau.
Selon les témoignages entendus jusqu’ici, les conditions de soins à son domicile de Tigre (au nord de Buenos Aires) étaient insuffisantes: matériel médical inadéquat, suivi irrégulier, coordination défaillante. Mais aucun niveau clair de responsabilité ou d’intention criminelle n’a encore émergé.
Les accusés nient toute responsabilité. En cas de condamnation, ils encourent entre 8 et 25 ans de prison.