Stellantis: l'Italien Antonio Filosa succède à Carlos Tavares

15:0428/05/2025, Çarşamba
AFP
Le propriétaire de Jeep, Stellantis, a nommé l'Italien Antonio Filosa au poste de PDG.
Crédit Photo : ETIENNE LAURENT / AFP
Le propriétaire de Jeep, Stellantis, a nommé l'Italien Antonio Filosa au poste de PDG.

Stellantis a annoncé mercredi le successeur de Carlos Tavares: l'Italien Antonio Filosa, 51 ans, jusqu'à présent directeur pour le continent américain, prendra fin juin la tête du géant automobile, dont les ventes ont chuté l’an dernier, notamment aux États-Unis.

Le conseil d'administration du groupe
"a élu à l’unanimité Antonio Filosa en tant que CEO (directeur général, NDLR), à l’issue d’un processus de recherche approfondi de candidats internes et externes"
, indique le constructeur dans un communiqué.

Une assemblée générale extraordinaire sera convoquée dans les prochains jours, et
"entre-temps, afin de lui donner les pleins pouvoirs et d’assurer une transition efficace, le conseil d’administration lui a accordé les pouvoirs de CEO à compter du 23 juin"
, ajoute le groupe, propriétaire des marques Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS Automobiles, Fiat, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot, Ram, Vauxhall, etc.

"J’ai cette entreprise dans le sang et je ne pourrais pas être plus fier de l’opportunité de travailler avec vous tous"
, a réagi Antonio Filosa, dans une lettre envoyée aux salariés du groupe que la presse s’est procurée.

Antonio Filosa, entré chez Fiat en 1999, était l’un des profils internes favoris pour prendre le poste de directeur général, vacant depuis la mise à l’écart de Carlos Tavares début décembre 2024. Dans sa lettre, il dit avoir commencé sa carrière comme
"superviseur de qualité dans le département peinture d’une usine en Espagne"
, de nuit.

"Positivement impressionné"


Originaire de Naples, il avait déjà été promu fin 2024 directeur pour l’Amérique du Nord et du Sud, et directeur de toutes les marques américaines (Chrysler, Dodge, Ram). Il lui avait également été confié, en février, la responsabilité d’une nouvelle direction mondiale de la qualité.

Chez Fiat, il a été directeur d’usine à Betim (Brésil) et responsable des achats pour la région Amérique latine. Il a aussi été responsable de l’Argentine et des marques Alfa Romeo et Maserati pour la région Amérique latine à la fin des années 2010.


Sous sa direction,
"la marque Fiat est devenue leader du marché sud-américain, et les marques Peugeot, Citroën, Ram et Jeep s’y sont considérablement développées"
, permettant au groupe de
"renforcer son leadership dans la région"
, indique Stellantis.

M. Filosa a été choisi
"grâce à sa profonde connaissance de notre entreprise"
, a précisé le président exécutif John Elkann dans une lettre aux salariés. Et depuis décembre 2024,
"Antonio a positivement impressionné le conseil d’administration grâce au leadership avec lequel il a dirigé notre région d’Amérique du Nord dans une période extraordinairement complexe et exigeante"
.

Dans un communiqué, le groupe familial Peugeot, deuxième actionnaire du groupe, qualifie d’
"atouts"
la
"connaissance fine des réalités terrain et la compréhension intime de la culture industrielle de Stellantis"
d’Antonio Filosa. Il
"réaffirme son attachement à Stellantis"
.

"Rompre avec la gestion autoritaire"


Du côté des syndicats, le CFE-CGC, l’un des principaux syndicats sur les sites en France, attend du nouveau directeur
"qu’il rompe avec la gestion autoritaire et centrée sur la réduction des coûts de l’ère Tavares"
. Même son de cloche chez les Italiens du syndicat Fiom, qui appelle à
"résoudre rapidement les problèmes".

Le conseil d’administration de Stellantis avait écarté début décembre Carlos Tavares en raison de désaccords. Et en février, le groupe avait resserré son comité de direction et mis l’accent sur la qualité de ses véhicules, détricotant l’héritage laissé par son directeur général Carlos Tavares, partisan de la chasse aux coûts.

Après des premières années marquées par des profits records, la qualité décevante de certains modèles et des tarifs trop élevés par rapport à la concurrence ont participé à l’effondrement des ventes du groupe aux États-Unis en 2024, présenté comme une des raisons du départ de M. Tavares.


La nomination d’un Italien, dont la carrière s’est presque exclusivement déroulée outre-Atlantique, tranche avec la règle tacite depuis la création de Stellantis en 2021: on avait alors un Italien (John Elkann) à la présidence du groupe et un directeur général francophile et proche de la famille Peugeot (Carlos Tavares). Stellantis restait donc centré sur l’Europe avec un équilibre entre la France et l’Italie.


Issu de la fusion des groupes généralistes Peugeot-Citroën (PSA) et Fiat-Chrysler (FCA), Stellantis fait face à une concurrence renforcée, notamment du côté des constructeurs chinois, et doit affronter impérativement ces problèmes de qualité, selon les analystes.

À la Bourse de Paris, le titre Stellantis cédait 0,29 % à 9,19 euros dans un marché en baisse de 0,16 %, vers 09H30 GMT.


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