
Dans un texte exceptionnellement ferme, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, connu pour sa réserve vis-à-vis des autorités, dénonce avec force le rapport gouvernemental sur les Frères musulmans. Il l'accuse de stigmatiser l'ensemble des musulmans de France sous couvert de sécurité, en instaurant une suspicion généralisée. Ce rapport, selon lui, ne cherche pas à comprendre mais à exclure, en confondant croyances et menaces, et en alimentant un climat de peur et de rejet. Le recteur souligne que le sentiment communautaire musulman est une réaction de survie face à des décennies d'humiliations et de discriminations, et non un projet politique. Il appelle la République à renouer avec ses valeurs d'inclusion et de justice.
Même le recteur s’insurge
"Une trahison morale" dénoncée
Il interroge aussi le calendrier de publication du rapport, quelques semaines seulement après le meurtre d’un fidèle musulman en pleine prière:
Un appel à l’unité républicaine
Ce réquisitoire, inattendu de la part d’un homme connu pour ses discours mesurés, illustre à quel point le dernier rapport sur les Frères musulmans suscite une vague de rejet dans les milieux musulmans, bien au-delà des cercles militants.