Les procureurs roumains ont arrêté le 06 mars 2025, six hommes accusés d'avoir cherché à obtenir l'aide de la Russie pour renverser le gouvernement.
Les autorités roumaines ont placé jeudi en garde à vue six personnes pour "trahison" et formation d'une "organisation paramilitaire" dans le but de renverser le pouvoir en Roumanie, au lendemain de l'expulsion de deux diplomates russes de haut rang.
Les suspects, tous de nationalité roumaine, sont accusés d'avoir mené depuis 2023
"des actions de manière continue et conspirationniste"
afin de
"porter atteinte à la souveraineté de l'Etat roumain"
et de
"saper sa capacité de défense"
, écrit le parquet chargé de la lutte contre le crime organisé (Diicot).
D'après les procureurs, ils
"sont entrés à plusieurs reprises en contact avec des agents d'une puissance étrangère basés à la fois en Roumanie et en Russie"
et deux d'entre se sont rendus à Moscou en janvier.
Ils ont
"activement sollicité le soutien"
de représentants de l'ambassade russe à Bucarest, dont l'attaché militaire et son adjoint ont été en conséquence expulsés mercredi, ont précisé les services de renseignement.
Leurs objectifs présumés : s'emparer du pouvoir en Roumanie, changer le nom de ce pays, son drapeau et son hymne -le parquet n'a pas fourni d'autres informations à ce sujet- et retirer de l'Otan ce pilier essentiel de l'Alliance atlantique depuis le début de l'invasion par la Russie de l'Ukraine voisine.
L'organisation paramilitaire ainsi formée, qui recrutait ses partisans en ligne, agissait avec la caution morale d'un général à la retraite, raconte le parquet qui a mené des perquisitions à Bucarest et dans plusieurs autres villes.
Agé de 101 ans, selon les médias, cet homme fait l'objet d'une enquête sans être détenu.
La Roumanie a basculé dans la tourmente depuis l'élection présidentielle du 24 novembre, qui a fait émerger sur la scène politique un candidat d'extrême droite, Calin Georgescu.
Fait rare dans l'Union européenne, la Cour constitutionnelle a annulé ce scrutin à la suite d'allégations d'ingérence russe et de nouvelles élections sont prévues pour mai, tandis que les autorités roumaines ont mis en garde contre
"une série d'actions hybrides"
de Moscou.
Soupçonné d'avoir bénéficié d'une campagne de soutien illicite sur la plateforme TikTok, M. Georgescu a été inculpé la semaine dernière pour de fausses déclarations et pour de multiples autres chefs, provoquant l'indignation de ses soutiens descendus dans la rue pour dénoncer un "coup d'Etat" dicté par Bruxelles.
Dans cette affaire aux nombreuses ramifications, la police a émis un mandat d'arrêt à l'encontre d'un ancien mercenaire franco-roumain, Horatiu Potra, qui opérait jusqu'à récemment en République démocratique du Congo (RDC).
Soupçonné de troubles à l'ordre constitutionnel, il est accusé d'avoir caché des armes illégales et de l'argent liquide chez lui, aux côtés d'une vingtaine d'autres personnes poursuivies pour avoir aidé le candidat d'extrême droite.
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