
Le tribunal correctionnel de Paris a rendu, mardi 30 septembre, un jugement sévère à l’encontre de six hommes affiliés au groupuscule d’extrême droite Action des forces opérationnelles (AFO). Âgés de 39 à 76 ans, ils ont été déclarés coupables d’association de malfaiteurs à caractère terroriste pour avoir préparé et organisé des actions dirigées contre des personnes et lieux musulmans.
Peines et modalités d’exécution
Les six condamnés écopent chacun de deux ans d’emprisonnement ferme, peine qui pourra être effectuée sous surveillance électronique à domicile, a indiqué la juridiction. Parallèlement, le tribunal a infligé une peine d’un an ferme et cinq peines avec sursis à six autres prévenus, dont trois femmes. Quatre personnes ont été relaxées de l’accusation d’association de malfaiteurs terroriste, mais trois d’entre elles ont reçu des amendes pour détention illégale d’armes.
Acteurs identifiés et rôle dans la cellule
Des projets violents et un contexte de montée des actes antimusulmans
L’instruction et l’ordonnance des magistrats antiterroristes font état de projets datant de 2017–2018, parfois formulés de manière explicite : élimination ciblée d’imams, attaques contre des personnalités ou encore scénarios d’attentats visant des lieux et symboles — y compris des planifications visant des mosquées et l’emploi de tireurs de longue distance. Des perquisitions avaient permis de saisir des armes et un important stock de munitions.
Le procès s’inscrit dans un contexte alarmant : les autorités ont documenté une forte hausse des actes antimusulmans en 2025 — une augmentation notable entre janvier et mai par rapport à la même période de l’année précédente, notamment en ce qui concerne les atteintes aux personnes.
Une idéologie de la peur et du complot
Profils hétérogènes mais radicalisation partagée
Les personnes mises en cause, nées entre 1949 et 1986, présentent des parcours professionnels très variés (antiquaire, téléopérateur, restaurateur, consultant RH, enseignant, artisan, etc.), et plusieurs affichent un passé ou un intérêt pour le milieu militaire. Certains membres les plus virulents utilisaient des pseudonymes tels que "Phoenix", "Attila" ou "Richelieu".