Depuis un mois, la galerie AfriCrea à Yaoundé accueille le GODO Expo, une exposition dédiée au pagne tissé à la main. Sur les présentoirs, les étoffes rivalisent de couleurs et de motifs, mettant en valeur un savoir-faire ancestral menacé par la production industrielle.
À la galerie AfriCrea, les bobines de fils s’empilent sur les tables, tandis que les étoffes de tissus colorés, pendent sur un ancien métier à tisser, offrant un aperçu des motifs complexes et de la finesse du travail des tisserands.
Mbombok MALET ma NJAMI Mal Njam, directeur de la galerie et commissaire de l’exposition, parcourt la table du doigt, touchant les étoffes et effleurant les fils suspendus:
"Nous avons du coton et plein de coton".
Chaque fil, chaque bobine, raconte une histoire ancienne, un savoir-faire menacé d’extinction. Mbombok MALET ma NJAMI Mal Njam prend un fil et le montre:
"Le textile pour nous est très important parce que, l’art de vivre, l’identité, la valorisation du corps et l’ identification de l’Africain, du Camerounais singulièrement, sont des réalités qui nous importent au premier chef".
Il déplace son indexe le long d’un fil accroché au présentoir:
"Et c’est ce fil-là, le voilà"
. Les tissus semblent capturer la lumière de la galerie, ce qui met davantage en valeur les détails et les motifs tissés. Mbombok MALET ma NJAMI Mal Njam s’éloigne de la table et regarde autour de lui les objets traditionnels disposés ça et là; une vieille pirogue contenant des tissus, des cannes sculptées à la main et d’autres accessoires du patrimoine culturel camerounais.
Il reprend:
"L’idée, c’est que, comment un pays comme le nôtre, le Cameroun, dispose de tant de coton et un coton de bonne qualité, reconnu partout dans le monde, est un peu en retard par rapport à l’ Afrique de l’Ouest, où le Bogolan, le Kinté, sont déjà loin devant nous ? Donc le Cameroun vient à pas de géants, pour pouvoir supporter la concurrence avec l’offre de l’Afrique de l’Ouest"
.
En touchant délicatement les rouleaux de tissu, il conclut:
"Cela montre que nous avons déjà aussi forcés leur intérêt".
Vêtu d’un ensemble traditionnel en coton tissé beige, accompagné de colliers de perles et d’une canne sculptée, Mbombok MALET ma NJAMI Mal Njam incarne lui-même, ce patrimoine vivant. Un hommage à un savoir-faire ancestral, qui ne prend toute sa valeur que lorsqu’il est touché, admirée et compris par ceux qui le découvrent.
Par Franck MBALLA
A lire également:
A lire également:
#Yaoundé
#Expo
#Tissus
#Afrique
#AfriCrea
