Yaoundé: le livre d’occasion, une solution pour les familles modestes

La rédaction
15:4923/09/2025, mardi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Franck Péraise Mballa / Nouvelle Aube
À Yaoundé, face au prix élevé des manuels scolaires, les familles se tournent vers les livres d’occasion du marché Mokolo. Une alternative économique qui rend l’éducation plus accessible malgré les défis du système.

Au Cameroun, alors que les prix des manuels scolaires flambent dans les grandes librairies, de nombreux parents cherchent des alternatives pour préparer l’avenir de leurs enfants en recourant au système d’échange : les livres de seconde main.

Au marché Mokolo à Yaoundé, l’un des plus grands d’Afrique Centrale, Elvis NDOKE, la cinquantaine entamée, vient se ravitailler en livres scolaires cette année encore chez Willy Multi Services:


"Le premier avantage, c’est le coût réduit des fournitures. Et le second, c’est la possibilité de ramener les livres. Si l’établissement rejette un manuel, on le change facilement ici… Contrairement à la librairie où on doit tout racheter."

Autour de lui, des dizaines d’autres parents se pressent dans les allées bondées du marché. Les stands débordent de manuels aux couvertures usées mais soigneusement protégés. Des vendeurs interpellent les passants, certains enfants s’arrêtent devant les étals pour jeter un coup d’œil aux livres affichés. L’ambiance est électrique, rythmée par les négociations serrées : chaque franc compte.


Depuis près de vingt ans, William Kebou, bouquiniste renommé au marché Mokolo, propose des livres d’occasion toujours au programme, à plus de 50 % moins chers que les neufs. Une option et un système d’échange qui séduit de plus en plus de familles modestes:


"Les prix sont favorables […] Un livre de 4 500 FCFA, on le prend en occasion à 3000FCFA ou 2 000FCFA. S’il faut échanger pour un nouveau, un parent donne seulement 500 francs. C’est ça l’avantage, ça fait épargner aux parents et ça nous permet de gagner un petit bénéfice."

Cependant, ce commerce n’est pas sans contraintes. À chaque rentrée scolaire, les réformes du système éducatif camerounais imposent parfois de nouveaux manuels, obligeant ces libraires de seconde main à écouler plus vite encore leur stocks. Certains se retrouvent avec des piles de livres devenus invendables, transformant leur petite échoppe en entrepôt. D’autres doivent investir à nouveau pour se procurer les ouvrages actualisés, au risque de fragiliser leurs revenus déjà modestes.


Par
Franck Péraise Mballa

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