
Au Cameroun, alors que les prix des manuels scolaires flambent dans les grandes librairies, de nombreux parents cherchent des alternatives pour préparer l’avenir de leurs enfants en recourant au système d’échange : les livres de seconde main.
Au marché Mokolo à Yaoundé, l’un des plus grands d’Afrique Centrale, Elvis NDOKE, la cinquantaine entamée, vient se ravitailler en livres scolaires cette année encore chez Willy Multi Services:
Autour de lui, des dizaines d’autres parents se pressent dans les allées bondées du marché. Les stands débordent de manuels aux couvertures usées mais soigneusement protégés. Des vendeurs interpellent les passants, certains enfants s’arrêtent devant les étals pour jeter un coup d’œil aux livres affichés. L’ambiance est électrique, rythmée par les négociations serrées : chaque franc compte.
Depuis près de vingt ans, William Kebou, bouquiniste renommé au marché Mokolo, propose des livres d’occasion toujours au programme, à plus de 50 % moins chers que les neufs. Une option et un système d’échange qui séduit de plus en plus de familles modestes:
Cependant, ce commerce n’est pas sans contraintes. À chaque rentrée scolaire, les réformes du système éducatif camerounais imposent parfois de nouveaux manuels, obligeant ces libraires de seconde main à écouler plus vite encore leur stocks. Certains se retrouvent avec des piles de livres devenus invendables, transformant leur petite échoppe en entrepôt. D’autres doivent investir à nouveau pour se procurer les ouvrages actualisés, au risque de fragiliser leurs revenus déjà modestes.