Le matin du 8 décembre, c’est avec des larmes de joie que l’on a suivi l’entrée des révolutionnaires syriens à Damas. Notre émotion et nos larmes avaient de nombreuses raisons: la patience et le soulèvement des opprimés aboutissaient à la victoire. Le dictateur, qui dirigeait la Syrie par la répression depuis des décennies et massacrait son peuple depuis 13 ans, avait fui le pays.
La victoire était celle de la majorité. Ceux qui entraient à Damas en scandant des takbirs étaient de sincères croyants. Pour les réfugiés opprimés, dispersés dans les pays voisins, notamment en Türkiye, les portes de leur patrie s’ouvraient à nouveau. Aux frontières d’Israël arrivaient enfin de véritables combattants, et non des figurants jouant un rôle. Les thèses de la Türkiye se confirmaient, ses efforts portaient leurs fruits. En Syrie, une révolution juste, légitime et historique se déroulait, bouleversant et enthousiasmant ceux qui avaient un cœur, une conscience et une foi. À travers le monde, l’espoir renaissait dans les cœurs en attente d’une annonce de victoire.
Nous nous sommes réjouis de la Révolution syrienne. Cependant, comme l’histoire l’a souvent montré, il est plus difficile de préserver une révolution que de la mener. De nombreuses révolutions ont été renversées en peu de temps par des contre-révolutions. D’autres se sont égarées, ont dévié de leur chemin et se sont éloignées de leur objectif initial. Certaines, enivrées par la victoire, ont fini par glisser entre les doigts de ceux qui les avaient portées.
Le leader de la Révolution syrienne, Ahmad El Sharaa, n’est pas un homme ordinaire. Il est bien formé, a passé des années sur le front. Sa théorie est solide, et sa pratique très riche. En plus de son expérience militaire et de sa réussite en tant que commandant, il a acquis une expérience de gestion à Idlib. C’est un révolutionnaire modeste, inspirant la confiance, charismatique, déterminé et courageux.
Cependant, toutes ces qualités d'Ahmad El Sharaa ne suffisent pas à elles seules pour fonder un État et le gouverner, car la politique d’État se forge principalement par l’expérience. Dans le cas de Sharaa, il n’a pas le luxe du temps; il doit agir rapidement, avec une équipe aussi intelligente et courageuse que lui, en s’appuyant sur le bon sens, la concertation, la détermination et la clarté.
En observant la Révolution syrienne, on constate ceci: trois mois se sont écoulés, mais il n'y a eu que peu de progrès en termes de sécurité en Syrie. La crise qui a émergé sur la côte confirme malheureusement cette constatation.
Il semble inévitable que sous la direction d'Ahmad El Sharaa, le gouvernement de Damas doit abandonner toutes ses autres priorités et concentrer tous ses efforts sur l’établissement de la sécurité et de la justice. L’armée, la police et les services de renseignement auraient déjà dû être établis, maîtrisant chaque rue, collectant les armes, garantissant la sécurité des vies et des biens, et assurant l'ordre dans les marchés et les routes commerciales. En ce qui concerne la satisfaction du peuple, l'organisation chargée de faire régner la justice dans le sens le plus large possible aurait également dû être mise en place pendant cette période.
En Syrie, ni les Druzes, ni les Alaouites, ni les vestiges de l'ancien régime ne sont susceptibles de poser de sérieux problèmes de sécurité en raison de leur nombre. Cependant, il convient de prendre en compte le potentiel de provocation des groupes terroristes, soutenus par Israël et l'Iran, qui, comme nous l'avons observé dans les récents événements, présentent un potentiel de perturbation important dans la région, notamment en Türkiye. La sécurité et la justice doivent donc être établies sans délai dans ces zones.
Le véritable problème réside dans la question du PYD, qui occupe une grande partie du pays et s'apparente à un bidonville. Trois mois se sont écoulés sans qu'aucune action ne soit entreprise contre le PYD. Le retard dans la lutte contre le PYD, un outil particulièrement adapté pour mettre en œuvre les plans sordides d'Israël et de l'Iran, représente une perte pour la Syrie à chaque seconde qui passe.
Il est évident que la Türkiye doit désormais agir d'urgence concernant le PYD, tant pour ses propres intérêts que pour ceux de la Syrie.
Le retard dans l’établissement de la sécurité et de la justice en Syrie aggravera la fragilité de la révolution et, Dieu nous en préserve, pourrait plonger le pays dans un nouveau chaos. La Syrie risquerait même de devenir, avec la Türkiye, la Syrie et l'Iran en tête, le champ de bataille sanglant d'une guerre entre États.
Le matin du 8 décembre, des musulmans du monde entier ont versé des larmes de joie. Cette joie, cet espoir, cette excitation née après tant d’années ne doivent pas être gaspillés. Le temps travaille contre nous; la Syrie doit rapidement assurer sa sécurité, au moins sur le plan sécuritaire, et le reste viendra de lui-même, si Dieu le veut.
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