Depuis le cœur de la Méditerranée, au nom de tous les activistes de la Flottille, je vous adresse nos salutations. Nous venons d’achever notre quatrième jour en haute mer, notre dixième jour à bord, et je partage avec vous ce vingt-deuxième carnet de voyage de ce périple chargé de sens.
Nous avons surmonté notre maladresse initiale face à la mer : nos corps se sont faits au rythme des vagues, plus de nausées, et la ligne d’horizon est devenue notre compagne la plus fidèle.
Peu à peu, nous ne nous adaptons pas seulement à l’océan mais à la vie sur l’océan. Certains camarades souffrent de rhumes, conséquence directe d’un contraste brutal : entre la chaleur confinée des cabines, dont les hublots doivent rester fermés pour éviter que l’eau n’entre, et la fraîcheur tranchante du vent marin sur le pont. Transpirants, nous remontons chercher l’air, et ce même vent qui nous libère peut aussi nous saisir de frissons.
Qu’on ne lise pas ces lignes comme une plainte. Nous savions à quoi nous attendre, nous avons accepté les difficultés d’avance. Notre endurance vient de la noblesse de notre objectif. Plusieurs bateaux comptent des médecins et toutes les fournitures nécessaires, perfusions incluses. Les soins ne sont jamais interrompus. Notre unique désir, notre seul cap : atteindre au plus vite les côtes de Gaza et briser le blocus.
Pourquoi avons-nous ralenti ? La nuit dernière, alors que nous filions dans le silence de la Méditerranée, un vrombissement métallique a troublé l’obscurité. Des drones d’origine indéterminée planaient au-dessus de nous. Aussitôt, l’alerte a été donnée dans la Flottille. Nos capitaines ont ordonné une réduction de vitesse et resserré la formation : les navires se sont rapprochés pour naviguer groupés. Cette manœuvre prudente, nécessaire à notre sécurité, nous a coûté près de 15 heures de retard.
Ici, c’est la Méditerranée : un couloir stratégique balayé par les drones de nombreux pays. Rien de surprenant donc. Les expéditions précédentes, comme celles des navires Hanzala et Medleen, avaient déjà connu ce type d’ombre furtive au-dessus d’elles. Ces "yeux sans visage" n’ont pas entamé notre moral. Au contraire : ils nous rappellent que notre mission est juste et essentielle.
La Flottille Sumud est partie comme un seul corps et arrivera comme un seul corps. C’est notre règle cardinale. Même si cela nous ralentit, nous refusons de céder sur cette discipline : chaque navire suit la même route, à la même vitesse, pour que jamais le lien ne se rompe. Cette solidarité est une source de force inestimable. Dans l’obscurité totale, apercevoir à 100 mètres la lumière d’un bateau frère est une sécurité et une chaleur que seuls ceux qui naviguent avec nous peuvent comprendre.
Voilà pourquoi nous ne pouvons fixer de date d’arrivée précise. Nous longeons actuellement la Crète, à une vingtaine d’heures d’un point de ravitaillement. Notre plan est clair : pas d’escale, seulement du soutien logistique. Nous y retrouverons aussi de nouveaux compagnons venus de Grèce, qui viendront grossir nos rangs. Puis cap droit sur Gaza.
Je lis, quand le temps le permet, vos prières et vos encouragements. Deux messages reçus sur Instagram méritent d’être partagés, pour remercier leurs autrices et tous ceux qui nous accompagnent de leurs pensées.
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