Le lundi 12 mai, lors d’une conférence de presse à Genève, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, et la représentante au Commerce, Greer, ont annoncé qu’à l’issue de deux jours de discussions avec la Chine, les 10 et 11 mai 2025, un accord avait été trouvé sur les négociations concernant les droits de douane supplémentaires. Se référant au communiqué conjoint publié, ils ont officiellement déclaré que les deux parties avaient décidé de suspendre pour une durée de 90 jours l’application des droits de douane additionnels ainsi que d’autres mesures restrictives.
Ainsi, les droits de douane américains sur les produits chinois, qui avaient été portés à 145 %, seront ramenés à 30 %, tandis que la Chine s’est engagée à réduire ses droits de douane sur les produits américains, passés à 125 %, à leur niveau initial de 10 %.
Par ailleurs, les deux pays ont annoncé s’être mis d’accord sur un mécanisme visant à poursuivre les échanges et négociations économiques et commerciales de manière réciproque. Cet accord entre les deux grandes puissances commerciales a rapidement eu un impact sur les marchés mondiaux.
Dans un premier temps, les prix du pétrole et la Bourse de Hong Kong ont enregistré une hausse supplémentaire de 3 % dans les minutes qui ont suivi l’annonce. Ce développement est considéré comme un signe important en faveur d’une sortie de la phase troublée que traverse le commerce mondial.
La déclaration faite lundi par la partie chinoise a été considérée comme une victoire diplomatique importante. Le fait que Washington ait maintenu ses tarifs douaniers à un niveau supérieur de 20 points par rapport à ceux de Pékin montre que l’administration américaine n’a pas renoncé à sa position et reste ferme sur sa ligne tout au long des négociations.
Cet accord provisoire renforce la thèse selon laquelle les États-Unis sont à l’origine et responsables de la provocation dans ce processus. Un porte-parole du ministère chinois du Commerce a déclaré qu’ils espéraient que les États-Unis profiteront de cette réunion pour corriger pleinement leur erreur de mise en place de tarifs unilatéraux et poursuivre les négociations et relations commerciales avec la Chine. Il a ajouté croire que ce processus apportera davantage de clarté et de stabilité à l’économie mondiale.
Dans ce développement partiellement inattendu, il est indiqué que la décision de la Chine de mettre en place un système de licences d’exportation visant à restreindre l’envoi vers les États-Unis de certains métaux stratégiques et terres rares lourdes, essentiels dans le secteur du raffinage américain, a joué un rôle déterminant. En effet, ces mesures ont été perçues comme une menace sérieuse pour les secteurs américains de haute technologie.
Par ailleurs, le fait que les exportateurs chinois, bien que fortement dépendants du marché américain et durement touchés par le processus, aient maintenu une position unie sans remettre en cause la ligne adoptée par Pékin, est perçu comme une démarche collective remarquable et significative.
Dans ce contexte, le fait que la Chine ait enregistré une hausse de 8,1 % de ses exportations en avril 2025, malgré une baisse de 18 % de ses ventes vers les États-Unis, apparaît comme un élément particulièrement remarquable et digne d’analyse. La capacité de Pékin à compenser rapidement les pertes liées au marché américain grâce à une redirection vers d’autres pays en développement ainsi que vers l’Europe constitue un indicateur stratégique majeur.
Dans la mesure où aucune hausse significative n’a été observée dans le commerce mondial durant cette période, l’augmentation de 8,1 % des exportations chinoises en avril est très probablement le résultat d’un gain de parts de marché aux dépens d’autres pays, tant dans les économies développées que dans les marchés émergents.
Autrement dit, cela suggère que les exportations des autres pays exportateurs, hors États-Unis, auraient globalement diminué de 8,1 %. Un point essentiel que l’Union européenne et les pays en développement devraient sérieusement examiner est la performance remarquable et rapide de la Chine en matière d’exportation, ainsi que l’identification précise des leviers et stratégies utilisés pour atteindre un tel résultat. Une telle analyse serait déterminante pour la stabilité et l’avenir des exportations de ces économies.
En réalité, le fait que la Chine ait réussi à se redresser en un temps record et à enregistrer une hausse de 8,1 % de ses exportations en avril malgré les restrictions persistantes constitue un exemple significatif. Pour des pays comme la Türkiye, engagés dans une stratégie de renforcement de leurs exportations, cette dynamique mérite une attention particulière. Elle pourrait être analysée comme un modèle adaptable aux réalités nationales de chaque pays, offrant ainsi une nouvelle approche motivante.
Par ailleurs, l’union douanière établie par l’accord 1/95 entré en vigueur le 1er janvier 1996 entre la Türkiye et l’Union européenne reste, près de trente ans plus tard, un sujet sensible que l’UE continue d’éviter de discuter en raison de ses propres réserves. Depuis cette date, d’importantes évolutions ont marqué à la fois l’Union européenne et la Türkiye qu’il s’agisse des progrès industriels, agricoles ou technologiques, ou encore de la transformation des capacités d’exportation.
Cependant, l’approche de l’Union douanière entre la Türkiye et l’Union européenne est restée un facteur figé. Tous les développements positifs survenus ces dernières années n’ont pu se refléter dans l’accord en raison de l’attitude de l’Union européenne.
L’inclusion des produits agricoles et du secteur des services dans l’union douanière demeure un enjeu, car malgré la libre circulation des produits industriels, les producteurs et exportateurs de ces secteurs n’ont toujours pas pleinement bénéficié de ce droit.
Les développements économiques récents dans l’Union européenne, la pandémie de Covid-19 et la guerre entre l’Ukraine et la Russie ont clairement accru le besoin de l’économie de l’UE envers l’industrie et le secteur productif turcs, en pleine expansion et atteignant une nouvelle dimension, ce qui constitue une observation pertinente et juste.
De plus, bien que les nouvelles opportunités issues des négociations avec l’Union européenne puissent offrir bien davantage à l’économie turque et à ses exportations, elles ont également le potentiel de renforcer considérablement la stabilité et la croissance de l’économie européenne, les préjugés persistants ont jusqu’à présent freiné un processus objectif qui pourrait pourtant bénéficier aux deux parties de manière significative.
Le détail le plus marquant dans ce processus suivi de près par tous les pays est la capacité de la Chine à compenser près de 20 % de pertes dans ses échanges avec les États-Unis en s’étendant sur d’autres marchés, réalisant ainsi une croissance supplémentaire de ses exportations à hauteur de 8,1 %.
Ce résultat doit être perçu comme une source potentielle de nouveaux réflexes pour l’Union européenne et la Türkiye, capable d’apporter des acquis favorables à la stabilité des deux parties. Il est particulièrement crucial que le secteur exportateur allemand, moteur de l’économie européenne, interprète correctement et prenne pleinement en compte la croissance supplémentaire des exportations chinoises en avril, malgré toutes les restrictions. Ce phénomène constitue pour l’UE un processus nouveau, sérieux et dont l’importance mérite une attention soutenue.
Il serait utile que la Commission européenne évalue avec attention cette évolution majeure, en tenant compte notamment de la stabilité des exportations, sujet sensible pour elle, et en considérant de manière appropriée ses relations avec la Türkiye, pays développé de 85 millions d’habitants, positionné comme un pont stratégique entre l’Est et l’Ouest et facteur clé d’équilibre et de stabilité régionale.
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