Une autre révolution d'Erdoğan: le PKK s'est dissous

12:0913/05/2025, Salı
MAJ: 13/05/2025, Salı
İhsan Aktaş

Pourquoi ai-je commencé ce texte par ce titre ? Parce que de grandes révolutions sont en train de se dérouler dans notre pays. L’État se reconstruit en tant que grande puissance. Cependant, il semble que tout cela se passe comme si c’était un processus naturel. Un pays situé à un carrefour géopolitique aussi risqué, au cœur de la diplomatie, de l’économie et des voies énergétiques, ne pourrait jamais être laissé à lui-même. D’ailleurs, cela n’a pas été le cas durant les deux derniers siècles. Il

Pourquoi ai-je commencé ce texte par ce titre ? Parce que de grandes révolutions sont en train de se dérouler dans notre pays. L’État se reconstruit en tant que grande puissance. Cependant, il semble que tout cela se passe comme si c’était un processus naturel. Un pays situé à un carrefour géopolitique aussi risqué, au cœur de la diplomatie, de l’économie et des voies énergétiques, ne pourrait jamais être laissé à lui-même. D’ailleurs, cela n’a pas été le cas durant les deux derniers siècles.


Il y a vingt ans, lorsque la Türkiye a décidé de compléter ses infrastructures et son développement, chaque étape qu’elle a franchie en a entraîné une autre. Cette aventure, qui a commencé par les transports, s’est poursuivie avec la santé et d’autres services, et d’importantes ressources ont été allouées aux infrastructures urbaines.


La plus grande révolution réalisée par le Parti de la justice et du développement (AK Parti) est celle de la démocratie. Bien que les membres du Parti républicain du peuple (CHP) se vantent de la fondation de la République, ce sont les révolutions de l’AK Parti et de M. Erdoğan qui ont démocratisé cette République. Les membres de l’AK Parti peuvent être fiers d’être le parti qui a démocratisé la République.


Dans notre pays, connaître le processus historique d’une question, raconter de belles histoires ou rechercher des solutions intellectuelles sont toutes des démarches précieuses. Cependant, si votre pays n’a pas réussi à franchir le chemin de l’indépendance, si vous n’avez pas pu surmonter le problème du retard économique, et si chaque décision à prendre sur la scène internationale nécessite l’autorisation du système mondial, si vous n’avez pas la capacité de prendre des décisions de manière autonome, ces accumulations ne nous mèneront pas plus loin que de parler entre nous.


En particulier, les membres du Parti républicain du peuple (CHP) posent la question:
"Comment le PKK s’est-il dissous du jour au lendemain ?"
Si vous êtes étranger à l’histoire des 25 dernières années de la Türkiye et si vous considérez cette période comme des
"années perdues"
au nom des États occidentaux et des centres de tutelle locaux, il est évident que vous pouvez interpréter la dissolution du PKK de manière superficielle, en la réduisant à
"un événement survenu du jour au lendemain".

Dans ce contexte, les universitaires, les journalistes et les politiciens du CHP nourris par ces derniers sont en retard lorsqu'il s'agit des questions fondamentales de la Türkiye. Ce n’est pas une affirmation audacieuse, mais simplement un constat. Un parti qui a entretenu pendant des années des relations directes ou indirectes avec le HDP et qui possède une vision aussi superficielle sur la question kurde et les processus liés au PKK montre également qu'il manque de profondeur sur les questions mondiales.


L'Alliance du Peuple (Cumhur İttifakı) a entrepris des démarches il y a 15 ans pour faire de la Türkiye un pays membre de l'OTAN, tout en devenant un "variable indépendant" au sein du système lorsqu'il s'agissait de défendre ses intérêts. Lorsque cette vision s'est manifestée lors de la guerre russo-ukrainienne, ni M. Kılıçdaroğlu ni Mme Meral Akşener n'ont pu comprendre cette approche.


Ceux qui menacent la Türkiye avec les gros titres des médias occidentaux, les institutions supranationales et les instruments de l'impérialisme mondial, ceux qui ne comprennent pas que la démocratie, les droits de l'homme et les libertés sont des principes que les États occidentaux demandent uniquement pour leurs propres intérêts, n'ont aucune chance d'analyser correctement le présent.


Dans le processus ayant conduit à l’auto-dissolution du PKK, les déclarations d’Abdullah Öcalan étaient d’une clarté telle qu’elles ne laissaient place à aucune ambiguïté. Le fait qu’il ait affirmé, malgré les tensions, que la structure en Syrie finirait par faire partie intégrante de l’État national syrien était également porteur de sens.


Les déclarations d’une organisation terroriste active depuis quarante ans ne peuvent pas être aussi claires que celles d’Öcalan ou du Parti DEM. Une fois que l’organisation se sera dissoute, le processus sera de toute façon pris en main par les institutions de l’État et encadré par l’action politique.


Le démantèlement d’une organisation aussi enracinée comporte de nombreuses difficultés. L’essentiel, toutefois, est que se manifeste une volonté de dissolution. Certaines déclarations émanant d’une organisation idéologique et doctrinaire visent également à convaincre ses propres membres.


La Türkiye est confrontée à de nombreux enjeux. Aujourd’hui, l’agenda de politique étrangère du gouvernement est aussi chargé que celui des grandes puissances mondiales:


– L’agression et l’occupation israéliennes, sources d’instabilité régionale,

– L’établissement de la Syrie comme un véritable État national,

– La médiation dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie; les enjeux de la mer Noire et de la Crimée,

– La recherche de pistes de stabilisation dans la guerre civile au Soudan,

– La gestion de processus diplomatiques en faveur de la stabilité en Libye,

– Le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans le Caucase, et la question du corridor du Zangezur,

– Les tensions récurrentes avec la Grèce, génératrices de crises,

– Les ambitions israéliennes concernant la question chypriote,

– Le projet de Route du développement et les démarches stratégiques pour la stabilité de l’Irak.


Pris dans son ensemble, l’Alliance de la nation (Cumhur İttifakı), qui porte la vision d’une
"grande Türkiye"
et gouverne le pays dans cette direction, a su relever de nombreux défis majeurs.

La question du PKK n’a pas atteint ce stade du jour au lendemain. Ce sont les étapes franchies depuis un quart de siècle qui ont préparé le terrain pour la situation actuelle. Et les jours les plus décisifs sont encore à venir.


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