
Cette situation est la conséquence de la dégradation des relations diplomatiques entre Alger et Paris depuis plus d’une année.
L'ambassade de France en Algérie a fait part, ce mardi, du refus par le ministère algérien des Affaires étrangères de ses demandes d’accréditation d’agents consulaires depuis le début de l’année en cours.
"Cette année, le ministère algérien des Affaires étrangères n'a pas donné suite à l'essentiel des demandes de visas d’accréditation sollicités pour ces personnels"
, a indiqué la représentation diplomatique française en Algérie, dans un communiqué.
Selon la même source, cette situation est la conséquence de la dégradation des relations diplomatiques entre Alger et Paris depuis plus d’une année.
"La dégradation de la relation entre la France et l'Algérie aura pour effet une réduction significative des effectifs de cette ambassade et des trois consulats généraux dès le 1ᵉʳ septembre prochain. C'est en effet à cette date que les agents expatriés, qui assurent la relève de leurs prédécesseurs partis vers d'autres horizons, prennent habituellement leurs fonctions au sein de nos services à Alger, Oran et Annaba"
, a indiqué l’ambassade de France.
Et d’ajouter : "
Les effectifs de l'ambassade et notamment des consulats d'Alger, Oran et Annaba s'en trouveront donc réduits d'un tiers au 1er septembre prochain. Cette situation aura notamment pour conséquence une capacité limitée à instruire les demandes de visas pour la France"
.
Poursuivant, la même source a annoncé la réduction, à partir du 1er septembre, de nombre de rendez-vous de dépôt de dossier de visas d’entrée en France par les citoyens algériens.
"Tant que durera cette situation, le nombre de rendez-vous disponibles auprès de notre prestataire Capago, chargé de recevoir les demandes de visas instruites par nos consulats, devra donc être réduit afin de maintenir la délivrance des visas dans des délais aussi raisonnables que possible"
, a précisé la même source.
Selon le communiqué,
"les consulats d'Alger, Oran et Annaba sont en train de se réorganiser pour accorder la priorité aux services aux Français, aux demandes de renouvellement de visas et aux demandes de visas d'études en France"
.
L’Algérie et la France traversent, depuis l’été 2024, une crise diplomatique inédite. Cette dernière a éclaté fin juillet 2024 après la décision du président Macron de reconnaître la marocanité du Sahara occidental. Elle s’est aggravée avec l’incarcération de l’écrivain algéro-français, Boualem Sansal, et le contentieux autour de l’expulsion des Algériens frappés d’une OQTF. Pendant cette brouille, il n’y a eu qu’une seule tentative de réconciliation.
C’était à l’occasion d’un échange téléphonique entre les présidents Tebboune et Emmanuel Macron, le 31 mars 2025, lors duquel ils ont tracé une feuille de route pour relancer les relations bilatérales. Le 6 avril dernier, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a effectué une visite officielle à Alger pour
"tourner la page".
Mais l’apaisement n’a été que de courte durée. Le 14 avril, l’Algérie a annoncé l’expulsion de douze diplomates français. Le lendemain, en réponse directe, la France a répliqué en déclarant qu’elle allait expulser à son tour douze diplomates algériens.Côté algérien, le président Abdelmadjid Tebboune a pointé
"des déclarations hostiles tous les jours de politiques français"
, qualifiant le dialogue avec le président Macron de
"perte de temps"
et mettant en garde contre
"une séparation qui deviendrait irréparable"
.
"Nous avions beaucoup d'espoirs de dépasser le contentieux mémoriel (...) mais plus rien n’avance si ce n’est les relations commerciales. Le dialogue politique est quasiment interrompu"
, a-t-il déploré. Le 7 août courant, le président français Emmanuel Macron a demandé la
"suspension officielle"
de l’accord de 2013, déjà mis de facto en pause depuis un renvoi réciproque de diplomates en mai.
Le chef d'État français souhaite également que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, obtienne une coordination avec les autres pays de l’espace Schengen pour limiter l’accès au territoire européen des responsables algériens concernés. Cette crise s’ajoute à un contentieux historique très profond entre l’Algérie et la France.
En plus de la question des archives et de la restitution des biens d’Algériens confisqués, l’Algérie réclame des réparations pour les essais nucléaires français en Algérie et l’indemnisation des victimes. Elle demande également la reconnaissance des crimes coloniaux par la France.
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