
Un rapport de la commission Yoorrook, publié le 1er juillet 2025 dans l'État du Victoria (sud-est de l'Australie), a qualifié de "génocide" les exactions perpétrées par les colons européens contre les peuples aborigènes.
Présenté au Parlement australien, ce document marque la première reconnaissance officielle de ce terme pour les violences subies par les Aborigènes dans cette région.
En 1788, à l'arrivée des Britanniques, environ un million d'Aborigènes peuplaient le continent. Dans le Victoria, leur population a chuté de 60 000 en 1834 à 15 000 en 1851, soit une baisse de 75 % en moins de vingt ans, principalement en raison des tueries et des épidémies. La commission, composée de membres des Premières Nations et mandatée par l'État du Victoria, appelle à des compensations financières, à la restitution de terres ancestrales et à des excuses officielles pour les politiques discriminatoires.
Elle a promis un examen approfondi des recommandations. Ce rapport s'inscrit dans une reconnaissance croissante des injustices historiques en Australie, amorcée notamment par le rapport "Bringing Them Home" de 1997, qui qualifiait les enlèvements d'enfants aborigènes de génocide au regard de la Convention de 1948 des Nations unies, et par les excuses nationales de 2008.
Aujourd'hui, les Aborigènes et les habitants des îles du détroit de Torres représentent 3,8 % des 26 millions d'Australiens, mais restent confrontés à des défis majeurs en matière de santé, d'éducation et de justice.