Crédit Photo : JIJI PRESS / AFP
La Première ministre japonaise Sanae Takaichi répond aux questions des journalistes après le tir de missile nord-coréen, au bureau du Premier ministre à Tokyo, le 22 octobre 2025. La Corée du Nord a tiré plusieurs missiles balistiques le 22 octobre, son premier tir de ce type depuis des mois, une semaine avant que les dirigeants mondiaux, dont le président américain Donald Trump, ne se rendent en Corée du Sud pour un sommet.
La nouvelle Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, a annoncé vendredi qu’elle poursuivrait une politique budgétaire "agressive" pour stimuler la croissance et accroître les dépenses de défense, tout en qualifiant la Chine de "voisin important".
Lors de son premier discours sur la politique nationale au Parlement, Takaichi a présenté sa vision économique dans un contexte de volatilité mondiale et de pressions inflationnistes persistantes.
"Je transformerai les inquiétudes des citoyens sur le présent et l’avenir en espoir et construirai une économie forte",
a-t-elle déclaré, selon Kyodo News, agence de presse japonaise.
Pour freiner l’inflation, la Première ministre a annoncé son intention de supprimer le taux de taxe provisoire sur l’essence, en vigueur depuis 1974, lors de la session parlementaire en cours, qui se termine le 17 décembre.
Elle prévoit également de relever cette année le seuil de revenu non imposable de 1,03 million de yens (6 700 dollars) à 1,6 million de yens.
Élue mardi dernier, Takaichi est devenue la première femme à occuper la fonction de Premier ministre au Japon.
Elle a précisé que le Japon porterait ses dépenses de défense à 2 % du PIB d’ici mars, soit deux ans avant le calendrier initial.
L’économie japonaise, quatrième au monde, avait prévu un budget militaire d’environ 70 milliards de dollars pour l’exercice en cours, représentant 1,8 % du PIB.
"Nous devons renforcer de manière proactive les capacités de défense du pays pour faire face aux divers changements de l’environnement sécuritaire",
a-t-elle ajouté.
Ces mesures s’inscrivent dans la continuité des trois documents clés adoptés en décembre 2022 par l’administration précédente de Fumio Kishida : la Stratégie nationale de sécurité, la Stratégie nationale de défense et le Programme de renforcement de la défense, marquant une évolution majeure de la politique de défense post-Seconde Guerre mondiale du Japon.
Takaichi a qualifié l’alliance avec les États-Unis de
de la politique diplomatique et sécuritaire du Japon et a annoncé le renforcement du dialogue multilatéral avec la Corée du Sud, les Philippines, l’Australie et l’Inde, tout en promouvant un "Indo-Pacifique libre et ouvert".
Le Japon accueille plus de 50 000 soldats américains, en plus des bases et équipements militaires, dans le cadre d’un traité bilatéral de défense.
Le président américain Donald Trump doit se rendre au Japon la semaine prochaine pour rencontrer Takaichi, Tokyo envisage également un appel téléphonique entre les deux dirigeants samedi.
Concernant la Chine, Takaichi a insisté sur la nécessité d’entretenir des relations
"constructives et stables"
et de promouvoir un partenariat
"stratégique et mutuellement bénéfique".
Face à des signalements selon lesquels certains touristes et résidents étrangers ne respecteraient pas les règles locales, la Première ministre a promis de traiter la question
tout en soulignant que le gouvernement maintiendrait une distance claire vis-à-vis de toute « xénophobie ».
"Sans stabilité politique, nous ne pouvons pas avancer dans nos politiques économiques, diplomatiques ou de sécurité",
a-t-elle ajouté.
En réaction à ces annonces, la Chine a estimé que les dépenses de défense japonaises suscitent des
parmi ses voisins asiatiques, selon les médias d’État.
"En matière de paix et de sécurité, la Chine a le meilleur bilan parmi les grandes puissances",
a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun, à Pékin.
"En revanche, le Japon a considérablement ajusté sa politique de sécurité ces dernières années, augmenté continuellement son budget de défense, assoupli les restrictions sur les exportations d’armes et recherché des capacités militaires innovantes. Cela ne peut que susciter de sérieux doutes parmi ses voisins asiatiques et la communauté internationale sur le fait que le Japon est réellement engagé dans une politique strictement défensive et dans le développement pacifique",
a-t-il ajouté.
#Chine
#États-Unis
#Guo Jiakun
#Inde
#Japon
#Sanae Takaichi