Le gouverneur de la Banque de France estime que l'économie est menacée d’un "étouffement progressif"

19:5725/10/2025, Cumartesi
MAJ: 25/10/2025, Cumartesi
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Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, observe pendant la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 22 janvier 2025.
Crédit Photo : FABRICE COFFRINI / AFP
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, observe pendant la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 22 janvier 2025.

La France n’est pas au bord de la faillite, mais elle s’expose à un "étouffement progressif", avertit François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, dans une interview publiée samedi par La Croix.

Cette mise en garde intervient au lendemain de la décision de l’agence de notation Moody’s de maintenir la note souveraine de la France à AA3, tout en la plaçant sous perspective négative, en raison d’une situation politique jugée instable et d’un endettement public persistant.


"Toutes les agences de notation s’alarment de l’instabilité politique et de notre sérieux problème budgétaire",
a déclaré François Villeroy de Galhau, soulignant que la France n’est
"pas menacée de faillite",
mais bien de cet
"étouffement progressif"
provoqué par la montée continue de la charge des intérêts de la dette.

Le gouverneur rappelle que le poids de la dette française, qui dépasse désormais plus de 3 000 milliards d'euros, soit 110 % du PIB, constitue une contrainte majeure sur les marges de manœuvre budgétaires.
Selon lui, la hausse des taux d’intérêt rend la situation
"de plus en plus coûteuse",
alors que les marges fiscales se réduisent.

Ces propos rejoignent les alertes récentes du ministre de l’Économie, Roland Lescure, qui a appelé à un
"compromis budgétaire collectif"
après la décision de Moody’s. Tous deux convergent sur un même constat : la nécessité urgente de restaurer la crédibilité financière du pays avant que l’endettement n’oblige l’État à des arbitrages plus douloureux.

Pour François Villeroy de Galhau, le redressement passera par un effort collectif durable :
"Ce n’est pas une question d’austérité, mais de sérieux budgétaire",
a-t-il insisté, rappelant que la France conserve d’importants atouts économiques, mais doit
"cesser de s’en remettre à la dette pour financer ses dépenses courantes".

Alors que les débats budgétaires s’enlisent à l’Assemblée nationale et que les agences de notation multiplient les avertissements, cette alerte du gouverneur de la Banque de France sonne comme un appel pressant à la responsabilité politique.


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