Jean-Noël Barrot: "l'Europe doit s'affirmer face à Moscou et Washington"

14:529/03/2025, الأحد
MAJ: 9/03/2025, الأحد
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Le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, écoute le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, prononcer le discours principal lors de la cérémonie de bienvenue de la réunion des ministres des affaires étrangères du G20 au Nasrec Expo Centre de Johannesburg, le 20 février 2025.
Crédit Photo : PHILL MAGAKOE / AFP
Le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, écoute le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, prononcer le discours principal lors de la cérémonie de bienvenue de la réunion des ministres des affaires étrangères du G20 au Nasrec Expo Centre de Johannesburg, le 20 février 2025.

Après le sommet extraordinaire sur la défense et l'Ukraine, tenu jeudi dernier à Bruxelles, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s'est exprimé, samedi, dans les colonnes du quotidien français, Le Parisien.

Les Européens, réunis jeudi, ont fait
"le choix historique de se donner les moyens d'assurer leur propre sécurité à un moment où leur sécurité est menacée par la Russie, et où les États-Unis ont décidé de réduire leur niveau d'engagement militaire sur notre continent",
a-t-il déclaré, qualifiant le sommet sur la défense européenne et sur l'Ukraine d'
"aussi décisif pour la sécurité européenne que la création de l'Otan en 1949".

Selon Barrot, le président russe Vladimir Poutine
"fait preuve d'une grande fébrilité face à l'Ukraine et ses alliés qui ont montré leur volonté farouche, dans leurs échanges avec l'administration américaine, de mettre fin à cette guerre".

Interrogé sur les intentions de Donald Trump, dont les propos laissent entendre un réchauffement des relations entre la Russie de Vladimir Poutine et les États-Unis, Barrot assure qu
e "pour mettre fin à la guerre en Ukraine, nous avons besoin de leur participation active (…) Les États-Unis sont des alliés. Mais nous ne voulons pas leur être aliénés. Ils ne peuvent pas se passer de l'Europe."

Et Barrot de souligner que dans cette crise, la France s'est efforcée d'occuper le rôle de conciliateur, ajoutant qu'il ne faut surtout pas
"dissuader le président américain de négocier la paix avec Vladimir Poutine".

S'agissant des menaces de taxes douanières agitées par le président américain, le ministre français des Affaires étrangères a assuré :


Il va de soi que nous défendrons nos intérêts avec fermeté.

Renforcement de l'effort militaire français


Le chef de la diplomatie française insiste sur la nécessité d'un sursaut stratégique et militaire.
"Ne nous laissons pas intimider",
lance-t-il, à trois jours d'une réunion, prévue mardi à Paris, des chefs d'état-major des pays prêts à garantir une future paix en Ukraine.

Selon Barrot, la France doit renforcer sa capacité d'action, notamment par un
"réarmement"
non seulement
"des esprits",
mais aussi des moyens militaires, se disant favorable à un grand emprunt populaire afin d'augmenter les dépenses de défense.

Interrogé sur la dissuasion nucléaire, après le débat lancé par Emmanuel Macron sur une éventuelle mise en commun des capacités nucléaires françaises en Europe, il répond que celle-ci
"est et restera maîtrisée de bout en bout par la France".

Quant à la possibilité d'une entrée en guerre de la France, le ministre ne l'exclut pas totalement.
"La menace s'est transformée depuis trois ans, internationalisée avec l'entrée dans le conflit de soldats nord-coréens",
explique-t-il. Pour contrer cette escalade, il plaide pour des mesures de
"contrainte"
à l'encontre de Moscou, sans en préciser les modalités exactes.

Enfin, sur la question de la saisie totale des avoirs russes, le chef de la diplomatie française explique :


Nous estimons, à ce stade, qu'aller plus loin présenterait plus d'inconvénients que d'avantages.

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