L'Egypte doit mettre fin à la détention arbitraire prolongée, selon l'ONU

13:2926/08/2025, mardi
AFP
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, prononce un discours lors de l'ouverture de la conférence Helsinki +50, marquant le 50e anniversaire de l'Acte final d'Helsinki, à Helsinki, en Finlande, le 31 juillet 2025.
Crédit Photo : Mikko Stig / Lehtikuva / AFP
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, prononce un discours lors de l'ouverture de la conférence Helsinki +50, marquant le 50e anniversaire de l'Acte final d'Helsinki, à Helsinki, en Finlande, le 31 juillet 2025.

L'Egypte doit mettre fin à une pratique permettant aux autorités de porter de nouvelles accusations contre des individus lorsqu'ils sont sur le point de sortir de prison, empêchant ainsi leur libération, a déclaré mardi le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme.

"Le gouvernement égyptien doit immédiatement arrêter cette pratique de 'rotation' et libérer toutes les personnes qui en ont été victimes",
a déclaré Volker Türk dans un communiqué.

"Cela semble être utilisé pour contourner les droits des individus à la liberté, à une procédure régulière et à l'égalité devant la loi"
, a-t-il ajouté.

Voker Türk a souligné que les nouvelles infractions alléguées, souvent en vertu des lois contre le terrorisme, étaient généralement infondées et similaires aux accusations pour lesquelles les détenus avaient déjà été condamnés.

"La plupart des personnes ciblées par la 'rotation' n'auraient pas dû être détenues ou emprisonnées en premier lieu ; les accusations portées contre elles sont souvent liées à l'exercice légitime de leurs droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique"
, a-t-il pointé.

"Cette pratique est devenue un outil par lequel le gouvernement égyptien réprime ceux qui sont perçus comme critiques ou opposés à ses politiques"
, selon M. Türk.

M. Türk a évoqué le cas du poète Galal El-Behairy, qui a été arbitrairement détenu après avoir purgé une peine de prison en juillet 2021 pour avoir écrit des chansons et des poèmes critiquant le gouvernement.

Depuis lors, le poète a fait face à des accusations similaires dans deux affaires différentes en vertu de la loi contre le terrorisme et du code pénal.


Les dernières accusations ont été portées la semaine dernière, lorsque M. El-Behairy a été interrogé par le parquet de la sécurité d'Etat d'Egypte et que sa détention a été prolongée d'au moins 15 jours supplémentaires.


Le bureau des droits de l'ONU a averti que la pratique semblait être
"largement utilisée dans des affaires d'accusations motivées par des considérations politiques",
mais a déclaré que le manque de transparence rendait difficile l'évaluation de l'ampleur totale du problème.

En plus du cas de El-Behairy, il a déclaré que cette pratique avait été utilisée dans un certain nombre d'autres affaires très médiatisées, notamment celle de l'écrivain et activiste égypto-britannique Alaa Abdel Fattah.


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