
Le procès pour corruption du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a franchi mardi une étape cruciale: il a été pour la première fois soumis au contre-interrogatoire des procureurs de l’État.
D’après le quotidien Haaretz, cette phase décisive intervient huit ans après le lancement des enquêtes le visant. Depuis le 10 décembre 2024, Netanyahu n’avait répondu qu’aux questions de ses avocats. Désormais, il devra faire face à des questions fermées, exigeant des réponses brèves, souvent par “oui” ou “non”, une méthode qui met à l’épreuve sa crédibilité.
Les procureurs prévoient également d’aborder la suspension de la remise de mémos et d’enveloppes à Netanyahu pendant les audiences, une pratique qui pourrait être utilisée comme motif pour retarder le procès.
Le Premier ministre est inculpé dans trois dossiers distincts, les affaires 1000, 2000 et 4000, portant sur des faits de corruption, fraude et abus de confiance. Il rejette catégoriquement ces accusations, qu’il qualifie de “mensongères”.
Le procès, ouvert le 24 mai 2020, est inédit: Netanyahu est le premier chef de gouvernement israélien en exercice à comparaître en tant qu’accusé dans une affaire pénale. En vertu du droit israélien, il n’est pas contraint de quitter ses fonctions tant qu’il n’a pas été déclaré coupable par la Cour suprême, une procédure qui pourrait prendre plusieurs mois.
Par ailleurs, Netanyahu est également visé par des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. En novembre 2024, la Cour pénale internationale a délivré des mandats d’arrêt à son encontre, ainsi que contre l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, pour leur responsabilité présumée dans les crimes commis à Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, environ 54 500 personnes, en majorité des femmes et des enfants, y ont perdu la vie.